Origine et histoire
La chapelle Notre-Dame-de-la-Clarté, située au lieu-dit Saint-Éloi à Guilligomarc'h (Finistère), se dresse sur une vaste esplanade à flanc de coteau et appartient à une paroisse dépendant du diocèse de Vannes depuis le XIVe siècle. Datée du début du XVIe siècle, elle présente une qualité de construction attribuée au style flamboyant et fait l'objet d'une rénovation. La datation s'appuie notamment sur un support sculpté du chœur portant une inscription ancienne et sur des éléments architecturaux : plan en croix latine, chevet plat percé d'une grande baie, trois baies à remplage en forme de fleur de lys, contreforts d'angle amortis par des pinacles. La croix en relief au-dessus de la porte sud a été remplacée à une époque postérieure, la nouvelle provenant probablement d'une croix monumentale, et le clocher est plus récent que le reste de l'édifice. Des reprises dans les contreforts du bras sud et du chœur, le réemploi de pierres de taille et des traces d'arrachement au nord de la nef indiquent que la sacristie du XVIe siècle a été déplacée. Une restauration a déjà eu lieu en 1846, comme l'atteste la date gravée sur l'élévation ouest, et la chapelle a été inscrite en totalité au titre des monuments historiques par arrêté du 21 mai 2015. La commune a engagé une campagne de restauration et a confié une étude préalable à l'architecte Joëlle Furic en septembre 2013. La Fondation du Patrimoine de Bretagne, la DRAC, le conseil général du Finistère, le conseil régional de Bretagne et l'association locale créée en 2014 (qui compte aujourd'hui plus de 200 membres) ont lancé un appel aux dons à l'été 2020 pour soutenir les travaux. La première phase des travaux a débuté en juillet 2021 pour un montant global d'environ 673 000 € HT, financée pour plus de la moitié par des subventions du conseil général et du conseil régional, auxquelles s'ajoutent 71 000 € consacrés aux études et diagnostics antérieurs ; le chantier devait être terminé fin octobre 2022. Pour la réalisation de neuf sculptures destinées à la charpente déposée, un supplément de 6 635 € HT a été nécessaire, pris en charge grâce à l'appel aux dons, tandis que des démarches se poursuivent pour obtenir des financements pour la seconde phase. Sur le plan architectural, l'édifice présente un sol dallé de granite, des murs en granite et pierre de taille et une couverture en ardoise ; quatre colonnes marquent les angles du croisement nef-transept et des bancs de granite bordent le transept au nord et au sud. Plusieurs niches ou crédences sont aménagées dans les murs de la nef et du transept, et la baie du chevet a été partiellement condamnée pour permettre l'installation du maître-autel. La porte sud est encadrée de pilastres et surmontée d'un Christ en croix en pierre taillée d'environ 60 centimètres remplaçant le fleuron. Le mobilier comprend des statues anciennes de la Vierge à l'Enfant et de Saint-Antoine, des sablières sculptées au XVIe siècle représentant divers animaux, ainsi que des statues de Saint-Éloi en évêque et de Notre-Dame de la Clarté datées du XVIIe siècle. Le mobilier a été renouvelé aux XVIIIe et XIXe siècles lors du regain du pèlerinage local, avec l'acquisition d'objets de culte marial comme le buste de Notre-Dame de Rostrenen et un retable à deux niveaux de 1775 imitant le style des retables palais du XVIIe siècle. Un inventaire de 1892 mentionnait trois autels distincts : le maître-autel dédié à Notre-Dame et Saint-Éloi, et un autel dans chaque bras du transept pour Saint-Diboen et Sainte-Hélène ; aujourd'hui les statues sont rassemblées devant le retable du bras nord et la Vierge à l'Enfant se trouve dans une niche du maître-autel depuis la fin du XIXe siècle. Autour de la chapelle, une fontaine de dévotion en granite et pierre de taille, datée du XVIIe siècle, abrite une petite statue en faïence de Quimper et, située sur une propriété privée, est réputée soigner les maux de la vue. À proximité directe, les vestiges d'un ancien four à pain, sous un marronnier, participent au caractère du site et de son environnement végétal. La chapelle se visite et le pardon de Notre-Dame de la Clarté se tient chaque année le deuxième dimanche de juillet et le quatrième dimanche de septembre ; Saint-Antoine y est vénéré.