Origine et histoire de la Chapelle Notre-Dame de Locmaria-Hent
La chapelle Notre-Dame de Locmaria-an-Hent, située dans la partie orientale de la commune de Saint-Yvi et au centre du village de Locmaria, date des XVe et XVIe siècles ; elle se compose d'une nef, d'un chœur à chevet rectangulaire et de deux bas-côtés. L'enclos comporte un calvaire et un ossuaire, ce dernier paraissant appartenir au XVe siècle. Implantée sur l'ancienne voie romaine de Quimper à Vannes, la chapelle a été une étape du pèlerinage du Tro Breiz et fut édifiée à l'origine comme église tréviale de la paroisse d'Elliant. En 1792, le terroir de Locmaria-an-Hent fut regroupé avec la trève de Saint-Yvi pour former la commune actuelle. L'ensemble monumental a été classé au titre des monuments historiques en 1910 et les arbres du placître inscrits comme site naturel en 1931.
Au début du XVIe siècle la chapelle adopte sa physionomie actuelle ; en 1641 la chute de l'arc diaphragme qui soutenait le clocheton central entraîna la destruction de celui-ci et la construction d'un nouveau clocher posé sur le pignon occidental, frappé des armes de la famille de Tréanna. Le pardon de la chapelle se célèbre le dimanche de l'octave de l'Ascension. Une première campagne de restauration a commencé en 1986 par la réfection de la toiture et de la charpente ; les travaux se poursuivent en 2023 avec la restauration de la statuaire, portée par la municipalité et par l'association de Locmaria-an-Hent créée en 1986.
L'architecture présente un portail occidental et des éléments classiques de chapelle gothique cornouaillaise, tandis que l'enclos offre une lecture d'ensemble du site avec son calvaire et son ossuaire. Le mobilier comprend une grande diversité d'œuvres : un panneau sculpté et peint en bois polychrome du XVIIIe siècle représente sainte Félicité éducatrice des Sept saints fondateurs de la Bretagne. On trouve également des statues de saints — Fiacre, Symphorien, Isidore, Michel terrassant le dragon, Sébastien, Diboan et Roch — ainsi que deux statues polychromes du XVIe siècle, Notre-Dame et saint Jean-Baptiste, placées de part et d'autre du maître-autel.
Le retable du maître-autel, rythmé par vingt colonnettes torses, comporte quatre bas-reliefs représentant le Baiser de Judas, Jésus devant Pilate, la Flagellation et le Portement de Croix ; le tabernacle était orné de statuettes du Christ et des saints Pierre et Paul, aujourd'hui disparues, et le chœur est fermé par des balustres en bois du XVIIIe siècle. La Vierge à l'Enfant et saint Jean-Baptiste sont traités en bois polychrome : la Vierge a perdu une partie de la main qui tenait une grenade, et saint Jean-Baptiste porte l'Agneau posé sur le Livre des Écritures et le montre du doigt. Le Christ en croix, en chêne, date du XVIIe siècle ; ses parties assemblées par chevillage et son décor peint au revers laissent supposer qu'il faisait à l'origine partie d'une Poutre de Gloire ; il a été restauré en 2005-2006. Enfin, la chapelle conserve une cheminée dans une pièce latérale.