Origine et histoire de la Chapelle Notre-Dame-de-Nazareth
La chapelle Notre‑Dame‑de‑Nazareth se situe au 6 rue Philippe‑Féral, dans le centre de Toulouse ; elle a donné son nom à la Grande‑rue Nazareth et dépend aujourd’hui de la paroisse Notre‑Dame‑de‑la‑Dalbade. Une première chapelle dédiée à la Vierge est mentionnée au XIIIe siècle à la suite de la découverte, vers 1260, d’une statue dite miraculeuse près de la porte Montgaillard ; une maison du faubourg fut alors transformée pour l’abriter et l’évêque lui accorda une rente. Cette première chapelle fut détruite au cours des troubles du XIVe siècle et déplacée à l’intérieur de la ville. Le bâtiment actuel a été érigé entre la fin du XVe et le début du XVIe siècle dans le capitoulat Saint‑Barthélémy, quartier de parlementaires qui en firent leur lieu de culte et y multiplièrent les dons et sépultures. Plusieurs tentatives de transformation en collégiale obtinrent d’abord une bulle papale en 1525, mais rencontrèrent l’opposition des chanoines de la cathédrale et du chapitre, et le Grand Conseil du roi statua contre ce projet en 1527 et 1529. Très remaniée au XVIe siècle, la chapelle conserve toutefois un ensemble d’architecture d’inspiration gothique auquel se sont ajoutées des décors postérieurs. Elle fut fermée en 1789 pendant la Révolution, le clocher aurait alors été détruit, puis vendue comme bien national à l’avocat Pierre Bruneau Roucoule qui la rendit au culte lors de la restauration du culte en 1800. Au XIXe siècle, les deux chapelles du côté sud furent supprimées et absorbées par les constructions voisines ; la confrérie des Pénitents noirs s’y établit en 1832, remplacée en 1843 par les Missionnaires diocésains. Saisie et vendue de nouveau en 1912 comme bien des congrégations, elle fut ensuite rachetée par le diocèse de Toulouse. Dans les années 1950 la Mission catholique italienne, dirigée par Alfonso Masiello, s’y installa durablement : la statue de Notre‑Dame de Lorette y fut apportée en 1950, des reliques du pape Pie X en 1952, et le 6 mars 1954 le cardinal Jules Saliège érigea la Mission catholique en paroisse italienne en confiant la chapelle à son aumônier. La chapelle est protégée et inscrite aux monuments historiques depuis le 27 décembre 1974 ; elle est habituellement fermée au public pour des raisons de sécurité et n’ouvre que ponctuellement, les fermetures pour sécurité étant effectives depuis le 1er septembre 2014. Enserrée dans l’îlot urbain du quartier Saint‑Étienne, elle ne présente pas de façade monumentale ; le portail en plein cintre est surmonté d’une accolade gothique et le tympan porte un culot sculpté avec un cep de vigne, un colimaçon, un oiseau picorant une grappe et une statue de la Vierge à l’Enfant. L’intérieur comprend une abside et deux travées voûtées d’ogives ; la dernière travée est nervurée, avec liernes et tiercerons, et offre des clés de voûte écussonnées et fleuronnées. La nef était flanquée de chapelles de chaque côté, mais celles du côté sud ont disparu au XIXe siècle ; subsistent en revanche les décors des chapelles nord de style Louis XIII et le tombeau d’Antoine Dadin de Hauteserre. On y conserve un grand tableau du XVIe siècle représentant la Vierge à l’Enfant abritant des religieuses en présence d’Ignace de Loyola, ainsi qu’un retable classique en bois doré du XVIIe siècle surmontant le maître‑autel, une Annonciation en bois sur fond bleu semé de fleurs de lys et un tableau de la Visitation par Jean‑Pierre Rivalz. L’abside comporte également quatre bas‑reliefs en bois peint et doré attribués au XIIIe siècle et un vitrail du XVIe siècle offert par l’avocat Jacques de Cazeneuve, représentant une Nativité et portant ses armoiries ; un vitrail voisin affiche les armoiries de Michel de Vabres.