Origine et histoire de la Chapelle Notre-Dame de Quilinen
La chapelle Notre-Dame de Quilinen, édifiée à la fin du XVe siècle, présente une nef avec un bas-côté nord de trois travées, un chevet plat et une chapelle seigneuriale au nord. Le portail méridional polychrome, surmonté d'un tympan sculpté en calcaire illustrant l'Annonciation, ouvre sur des voûtes en croisées d'ogives ; le chœur est voûté en ogives quadripartites tandis que la nef et le bas-côté sont lambrissés. Les murs sont en granite et en schiste. Le clocher, parfois attribué au XVIIIe siècle, a été replacé en pignon et daté de 1868 par l'architecte diocésain Joseph Bigot. L'intérieur conserve d'importantes peintures murales, dont une Roue de Fortune du XVIe siècle réapparue lors de la restauration, et un ensemble de peintures datées de 1621 dans la chapelle nord. La chapelle comporte également une chapelle seigneuriale des Penanjeun-Launay, voûtée en deux travées et ornée de fresques et de groupes sculptés, notamment un saint Yves entre le riche et le pauvre. Le mobilier compte de nombreuses statues (saint Cadoc, saint Sébastien, saint Roch, saint Guénolé, une Vierge couronnée et des groupes de Déploration et d'Ascension), une poutre de gloire et les vestiges d'une roue à carillons. Les vitraux contemporains ont été réalisés en 2017 par le maître verrier Antoine Le Bihan ; la maîtresse-vitre représente Notre‑Dame de Quilinen entre deux anges et saint Guénolé. Le calvaire voisin, d'époque XVIe, comporte trois croix et de nombreuses statues d'apôtres et de saints, dont une Pietà ; sa base est formée de deux triangles superposés qui dessinent une étoile à six branches, et les sculptures conservent des traces de peinture et de dorure. La fontaine de dévotion, partiellement abritée sous une niche couverte et ouvrant par une arcade en tiers-point moulurée, présente des écus martelés et débouche sur un bassin carré bordé de dalles de granit. L'édifice, sa parvis, le calvaire et la fontaine ont fait l'objet de protections au titre des monuments historiques et ont bénéficié d'une restauration importante entre 2013 et 2017, le calvaire étant restauré en 2018. Des armoiries et des clefs de voûte portant des macles et d'autres blasons témoignent des liens de la chapelle avec des familles seigneuriales locales et avec la protection ducale. Malgré l'absence de documents explicites sur la fondation, des reprises de pierres et des indices architecturaux indiquent une construction en deux temps au XVe siècle, avec des éléments antérieurs intégrés.
