Origine et histoire de la Chapelle Notre-Dame-de-Réconciliation
La chapelle Notre‑Dame‑de‑la‑Réconciliation se situe 28 rue de Canteleu, dans le quartier Vauban‑Esquermes à Lille, et est desservie par la station de métro Cormontaigne. Érigée au cours de la première moitié du XIIIe siècle à la demande de la comtesse Jeanne de Constantinople, elle est le plus ancien sanctuaire de Lille et a été inscrite à l'inventaire des monuments historiques en décembre 1926. Une petite église dédiée à la Vierge, désignée sous le même vocable, existait déjà au XIe siècle en mémoire d'une réconciliation entre le comte Baudouin IV de Flandre et certains de ses vassaux ; elle devint lieu de pèlerinage après la découverte en 1014 d'une statue de la Vierge par des bergers, le départ se faisant alors par le chemin des Stations, aujourd'hui la rue des Stations. Propriété du chapitre de la collégiale Saint‑Pierre, la chapelle fut cédée en 1636 aux Jésuites, qui relancèrent le culte et le pèlerinage.
La Révolution française entraîna de nombreuses péripéties : vendue comme bien national en 1793 puis rachetée par un particulier, elle fut mise à la disposition du curé lors du rétablissement du culte et achetée par la commune en 1808. En 1831, des travaux d'agrandissement et de restauration modifièrent l'édifice (élargissement des bas‑côtés, création de deux chapelles latérales et d'une sacristie, reconstruction de la façade). Trop petite pour le quartier, la chapelle fut remise en vente en 1845, achetée en 1853 par la famille Van der Cruisse de Waziers, puis vendue aux clarisses qui établirent un couvent à proximité en 1864 ; ce couvent fut détruit en 1906 et la chapelle passa ensuite au comte d'Hespel, qui la maintint au culte, avant son rachat par l'Association diocésaine de Lille en 1933. Elle fait aujourd'hui partie des quatre lieux de culte de la paroisse de Réconciliation et a fait l'objet de plusieurs campagnes de rénovation depuis 1984.
De style intermédiaire entre le roman et le gothique, la partie la plus ancienne — la nef et le chœur — est bâtie en pierre. La nef est séparée des collatéraux par deux rangées de cinq colonnes en pierre bleue de Tournai ; les bas‑côtés sont percés de deux séries de sept fenêtres. Le chœur est distinct de la nef par un arc de pierre. Les restaurations et adjonctions du XIXe siècle, comme la façade, les chapelles latérales et la sacristie, ont été réalisées en brique.
Le mobilier comprend notamment quatre tableaux du XIXe siècle illustrant l'histoire du pèlerinage ainsi que la « Statue du Millénaire » réalisée et installée en 2014. Depuis 1984, l'Association des Amis de la chapelle Notre‑Dame‑de‑Réconciliation a conduit plusieurs programmes de restauration : en 1985 restauration de la nef, nettoyage des pierres et restitution d'un plafond plat en bois selon les directives des Bâtiments de France, copie d'un modèle du XIIIe siècle de l'église Saint‑Sébastien d'Annappes ; en 1997 rétablissement du bas‑côté gauche dans ses proportions d'origine ; en 2006 reprise totale de l'arc triomphal séparant la nef du chœur ; en 2014 réfection complète de la toiture en ardoise et restauration de la façade ; en 2017 remise en symétrie du bas‑côté droit et réinstallation de l'électricité et du chauffage. Le chœur, fortement modifié par les interventions des XIXe et XXe siècles, reste à restaurer intégralement.
L'Association des Amis, créée en 1984 et régie par la loi de 1901, est basée 10 place de l'Arbonnoise à Lille ; elle cherche les financements nécessaires aux travaux, entretient les « stations » (plaques de céramique émaillées jalonnant le parcours du pèlerinage) et assure l'animation culturelle.