Chapelle Notre-Dame de Sabart à Tarascon-sur-Ariège dans l'Ariège

Patrimoine classé Patrimoine religieux Chapelle Clocher-mur

Chapelle Notre-Dame de Sabart à Tarascon-sur-Ariège

  • D8
  • 09400 Tarascon-sur-Ariège
Chapelle Notre-Dame de Sabart à Tarascon-sur-Ariège
Chapelle Notre-Dame de Sabart à Tarascon-sur-Ariège
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Chapelle Notre-Dame de Sabart à Tarascon-sur-Ariège
Crédit photo : Pierre Goujet - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Chapelle de Sabart : classement par arrêté du 5 juin 1846

Origine et histoire de la Chapelle Notre-Dame de Sabart

La chapelle Notre-Dame de Sabart, située au sud de Tarascon-sur-Ariège, dans le département de l'Ariège en Occitanie, s'élève sur un site de culte ancien intégré à l'histoire locale. Reconstruite au XVIe siècle sur l'emplacement d'un édifice primitif, elle présente un plan trapézoïdal tout en conservant un dispositif basilical à trois nefs séparées par de lourds piliers carrés qui aboutissent à un chevet formé d'une abside et de deux absidioles d'origine. Pour élargir le vaisseau, les anciens transepts furent incorporés au chœur et une abside pentagonale à contreforts intérieurs fut élevée ; l'église est légèrement redressée par rapport à l'axe de la nef romane et les contreforts ne saillissent pas à l'extérieur. Des voûtes en berceau reposent sur des arcs doubleaux dont les retombées s'appuient sur des pilastres appliqués aux piliers, et de rares fenêtres évasées dans les murs des collatéraux éclairent l'intérieur. Le portail d'entrée à deux voussures en arc brisé, inspiré des portails du XIIIe siècle, a été refait au XVIIIe siècle en terre cuite et était protégé par un porche en charpente réduit au XIXe siècle. Le mobilier du chœur comprend un grand retable en bois doré du XVIIe siècle qui encadre cinq grandes toiles de l'école toulousaine, et l'édifice est entièrement lambrissé de noyer.

La tradition attribue la fondation du sanctuaire à Charlemagne, qui aurait découvert en ce lieu une statue de Vierge noire et fait élever une chapelle ; la chapelle et le pèlerinage sont attestés dès le XIIe siècle, et l'abside en cul-de-four ainsi que les absidioles orientées en témoignent. Au fil des siècles, le site a connu des restaurations au XVe siècle, puis de graves destructions pendant les guerres de Religion : dévastations en 1568 et en 1582, pillages et affectation au culte protestant jusqu'en 1599. Après une période de délabrement, l'abbé Martial Rivière entreprit de 1624 à 1653 la reconstruction de la chapelle et la construction d'une maison destinée aux prêtres vieillissants et aux pèlerins ; la toiture, la tribune, la sacristie et plusieurs chapelles furent remises en état, et la chapelle fut rendue au culte vers 1652. L'évêque François-Étienne de Caulet fit don d'un tabernacle doré, de trois retables et de cinq statuettes, et une première équipe de chapelains réguliers prit en charge l'animation spirituelle à partir de 1653.

La Révolution causa de nouvelles dégradations : la chapelle fut utilisée comme caserne en février 1793 puis comme écurie en 1794, les bâtiments furent vendus comme biens nationaux le 4 avril 1795 puis rachetés le 8 août par plus de deux cents habitants. D'importants travaux furent menés au XIXe siècle pour rendre l'édifice au culte, la façade fut reprise en 1865 selon des dessins de Viollet-le-Duc, et l'intérieur continua d'être remanié jusqu'en 1901, campagne au cours de laquelle le retable et l'autel Louis XIV en marbre rose furent détruits, la façade reprise, un clocheton élevé et la peinture de l'abside refaite. Le monument est classé au titre des monuments historiques le 5 juin 1846.

La chapelle conserve des vitraux anciens et modernes : deux panneaux du XIIIe siècle figurent parmi les plus anciens du Midi, et plusieurs verrières réalisées après 1901 par Louis Gesta illustrent la découverte de la statue et la construction de la chapelle, la victoire de Charlemagne avec l'apparition de la Dame, ainsi que le privilège d'Honorius III et le martyre du prêtre Baron ; la baie 3, traitant de la bulle d'Honorius et du martyre de 1568, a été réalisée par Saint-Blancat de Toulouse, tandis que les panneaux de la baie 4, datés de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle, ont fait l'objet d'une restauration complète par Jean-Jacques Gruber en 1937.

Parmi les éléments de décor, la statue de Notre-Dame de Sabart, datée de la Renaissance, a été couronnée solennellement par l'évêque de Pamiers Félix Guiller le 7 juin 1954 ; la Vierge à l'Enfant en bois doré date de la seconde moitié du XVIIe siècle et une fresque du XVIIe siècle représente le couronnement de la Vierge sur la voûte de l'abside. Le nom Sabart, issu de l'occitan et du gaulois *savartos signifiant « terre inculte, friche », est attesté localement et donne son origine au toponyme. Enfin, le pèlerinage de la Nativité de la Vierge se déroule chaque 8 septembre et le sanctuaire connut, au XIXe siècle, plusieurs guérisons notables, notamment pendant l'épidémie de choléra de 1854.

Liens externes