Origine et histoire de la Chapelle Notre-Dame de Trémalo
La chapelle Notre-Dame de Trémalo se situe dans la commune de Pont-Aven, ancienne paroisse de Nizon, dans le Finistère en Bretagne. De plan rectangulaire, l'édifice paraît remonter au XVe siècle, mais il est attribué à la famille du Plessis et daté de 1550, Guillaume du Plessis et sa femme Catherine de Botigneau étant liés à sa construction. Au début du XVIe siècle, de grandes fenêtres de style flamboyant furent percées dans la muraille sud et encadrées de pignons. Un petit clocheton à jour couronne le pignon occidental et est surmonté d'une flèche d'inspiration gothique. L'extérieur est en granite ; le chevet plat triangulaire à l'est comporte trois baies flamboyantes et un clocher de type cornouaillais en pierre ajourée domine la façade ouest ; des contreforts marquent les quatre angles et l'édifice s'ouvre au sud par deux portes et à l'ouest par le porche principal.
L'intérieur est divisé en trois vaisseaux par dix piliers et des arcs brisés qui rythment six travées, la nef centrale étant bordée de bas-côtés. Le volume est homogène et animé par les poutres et les sablières ornées de motifs polychromes. Les sablières sculptées, en châtaignier, présentent des figures grotesques, des masques d'hommes et d'animaux ainsi que des allégories des péchés capitaux ; l'une d'elles représente un animal tenant entre ses dents un sexe masculin. Près du chœur figurent les armoiries de Guillaume du Plessis et de Catherine de Botigneau.
La chapelle abrite un crucifix en bois polychrome qui a inspiré Paul Gauguin et figure notamment dans ses toiles Le Christ jaune et Autoportrait au Christ jaune. L'édifice et son mobilier ont par ailleurs été représentés par plusieurs peintres de l'École de Pont-Aven et d'artistes étrangers, parmi lesquels Otto Weber, Childe Hassam et Émile Jourdan, certaines de ces œuvres étant conservées dans des musées et collections. Classée au titre des monuments historiques depuis le 11 mai 1932, la chapelle, après être passée des du Plessis aux familles Feydeau puis Hersart de la Villemarqué, fut vendue comme bien national en 1795 puis réintégrée à la famille de la Villemarqué sous le Premier Empire. Tombée en ruines, elle a bénéficié d'une restauration complète en 1957 ; depuis 1978, une association de sauvegarde veille à son entretien.