Chapelle Notre-Dame de Vilar à Villelongue-dels-Monts dans les Pyrénées-Orientales

Chapelle Notre-Dame de Vilar

  • 66740 Villelongue-dels-Monts
Chapelle Notre-Dame de Vilar
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Chapelle Notre-Dame de Vilar
Chapelle Notre-Dame de Vilar
Crédit photo : Palauenc05 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIe siècle

Patrimoine classé

Chapelle, y compris les fresques romanes de l'abside (cad. B 484) : classement par arrêté du 14 novembre 1983 ; Ruines du bâtiment des chanoines mitoyennes de la chapelle, ainsi que les vestiges de l'enceinte (cad. B 483) : inscription par arrêté du 14 novembre 1983

Origine et histoire

Le prieuré Notre‑Dame du Vilar, également appelé Sainte‑Marie du Vilar, est situé à Villelongue‑dels‑Monts, dans les Pyrénées‑Orientales. Le toponyme apparaît au XIe siècle sous la forme Sancta Marie de Vilari : « vilar » désigne un hameau dépendant de Villelongue, situé dans les Albères. Des fouilles de 1998 ont révélé une occupation ancienne du site avec la découverte d'un temple romain du Ier siècle av. J.-C. La première mention documentaire du lieu date de 1089, liée à une donation instituant des revenus au bénéfice de l'église du Vilar. Une nouvelle église fut élevée au début du XIIe siècle et consacrée en 1142 par l'évêque d'Elne Udalgar Ier de Castelnou, qui confirma sa dépendance au prieuré de Lladó tout en la rattachant à son diocèse. Des chanoines réguliers de saint Augustin y fondèrent un monastère ; le prévôt exerçait également la seigneurie sur le hameau.

L'édifice, orienté vers l'est, présente un plan en croix latine avec une nef unique, un transept pourvu d'absidioles et une abside semi‑circulaire. La nef est couverte d'une voûte en berceau brisé ; les croisillons du transept sont voûtés en berceau plein cintre transversal, chaque croisillon étant flanqué à l'est d'une absidiole en cul‑de‑four. L'abside, également en cul‑de‑four, est établie à un niveau inférieur à celui de la nef et la transition s'effectue par un arc diaphragme. Le pignon de la façade porte un clocheton à deux rampants et une unique arcade en plein cintre. De part et d'autre de la porte d'entrée, trois tables rectangulaires portent des inscriptions funéraires. À l'intérieur, les murs de l'abside conservent des fresques romanes figurant une fausse tenture, une rangée d'arcades contenant des apôtres et une mandorle entourée des symboles des évangélistes.

La Révolution française supprima les revenus du monastère et, en 1802, le dernier prieur vendit la montagne du Vilar, église comprise. Le site fut ensuite délaissé : en 1924 l'antiquaire Paul Gouvert acheta et démon­ta le cloître qu'il emporta en région parisienne, et en 1942 l'église était signalée envahie par la végétation. Les fresques furent classées au titre des monuments historiques en 1955 ; en 1983 la chapelle et ses peintures firent l'objet d'un classement complémentaire, tandis que les ruines mitoyennes et les vestiges de l'enceinte furent inscrits. En 1993, Lucette Triadou racheta l'ensemble et lança une campagne de restauration, aidée par des bénévoles et la conservation régionale des monuments historiques ; le cloître fut ramené et reconstitué sur son emplacement d'origine, deux chapiteaux ayant été restitués d'après des photographies. En 2005, la propriété fut cédée à une communauté monastique orthodoxe roumaine qui a repris la vocation religieuse du lieu ; le père Timothée Lauran, ancien higoumène, est devenu évêque de l'Espagne et du Portugal. Depuis 1994, le Vilar accueille chaque été le Festival international lyrique et médiéval. Le 11 novembre 2023, une plaque a été dévoilée en hommage au capitaine Paul Berge, natif de Perpignan et membre de la mission Berthelot, tombé en Roumanie en août 1917 ; la commémoration rappelle son rôle dans une action ayant contribué à arrêter la progression des Empires centraux et au cours de laquelle le lieutenant‑major Erwin Rommel fut grièvement blessé.

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