Origine et histoire de la Chapelle Notre-Dame-des-Fleurs
La chapelle Notre-Dame-des-Fleurs (en breton, Itron Varia Er bleu) est située à Languidic, dans le Morbihan. Elle occupe un emplacement au bourg, à l'angle de la rue des Fleurs et de la rue Saint-Aubin, à quelques mètres du presbytère. De style gothique flamboyant, l'édifice a un plan en croix latine avec une nef unique, un transept et un chœur à chevet carré, de type plat ; il mesure environ 25 mètres de longueur pour 6,5 mètres de largeur. À l'ouest, le pignon porte un clocheton ajouré dont l'accès se fait par un escalier en tourelle et une passerelle en pierre ; les rampants des pignons sont ornés de balustrades ajourées ou de crochets et les contreforts sont surmontés de pinacles. Les portes sont enrichies de gâbles et la porte d'entrée présente une baie géminée à accolades surmontée de fleurons et de pinacles ; une autre porte géminée s'ouvre sur le transept sud, et les meneaux des fenêtres ont été refaits. La construction de la chapelle a vraisemblablement commencé dans les années 1440 par dévotion à la Vierge, à l'initiative de Guillaume de Kerouallan ; l'édifice est mentionné dans un document du pape Nicolas V daté du 28 septembre 1451. Une restauration est attestée en 1741 par une pierre au-dessus du tympan qui porte les noms du recteur Le Gall de Cunfio de Ménoray et du trésorier Julien Kernen. Pendant la Révolution, la chapelle fut choisie pour abriter le temple de la Raison à Languidic lorsque l'église Saint-Pierre fut jugée trop vaste ; le prédicateur Guillaume Kerhouant y organisa des cérémonies les jours de décade et la chapelle servit par ailleurs d'école, la cloche sonnant alors à dix heures pour cette activité. En 1794, le curé constitutionnel, après avoir résisté et été incarcéré à l'abbaye Notre-Dame-de-Joye, remit finalement ses lettres et se vit interdit d'officier dans l'église ; pendant près de deux ans il administra toutefois les sacrements dans la chapelle. Au XIXe siècle l'édifice fut réparé des dommages de la Révolution et pourvu d'une nouvelle cloche. Une restauration dirigée par l'abbé Brisacier débuta le 13 avril 1892, mais elle fut vivement critiquée par les architectes des Monuments historiques qui estimèrent que les travaux ne respectaient pas l'architecture de la chapelle ; l'édifice fut consacré le 25 juin 1894 par l'évêque de Vannes, Mgr Jean-Marie Bécel. La chapelle a été classée au titre des monuments historiques le 29 août 1922, malgré le refus à deux reprises du conseil municipal de Languidic d'accepter ce classement. L'intérieur se compose de quatre travées, deux pour la nef et deux pour le transept ; à l'ouest, une tribune en pierre repose sur trois piliers carrés surmontés de pinacles à crochets, le pilier central portant un bénitier feuillé soutenu par un pied polyèdre. La tribune comporte quatre panneaux sculptés d'arcatures aveugles brisées, géminées et trilobées, surmontés d'un quatre-feuilles, et s'ouvre sur la nef par quatre arcades à cintre brisé. La nef communique avec les croisillons du transept par deux arcades à cintre brisé à plusieurs retraits qui reposent au milieu sur une colonne cylindrique à base simple, et aux extrémités sur une colonne cylindrique engagée du côté de la nef et sur un porte-à-faux fleuri du côté du chœur. Trois autels sont présents : celui de Notre-Dame des Fleurs dans le transept sud, un autel de la Médaille Miraculeuse dans le transept nord, et le maître-autel situé au fond du chœur devant le vitrail représentant le couronnement de la Vierge par le Christ.