Chapelle Notre-Dame-des-Fontaines de La Brigue dans les Alpes-Maritimes

Crédit photo : Auteur inconnu - Sous licence Creative Commons

Propriété de la commune

Frise chronologique

Patrimoine classé

Personnages clés

Origine et histoire de la Chapelle Notre-Dame-des-Fontaines

La chapelle Notre‑Dame‑des‑Fontaines est un sanctuaire catholique situé dans une vallée des Alpes‑Maritimes, à quelques kilomètres du village médiéval de La Brigue. Jusqu’après la Seconde Guerre mondiale, La Brigue dépendait de la province de Coni, en Piémont ; la commune a été rattachée à la France en 1947 à la suite du traité de Paris. L’origine religieuse et légendaire du sanctuaire remonte au XIIIe siècle et s’attache à l’intervention d’Eudoxie Lascaris de Vintimille : après des catastrophes naturelles, la comtesse annonça qu’à la naissance du Christ les sources jailliraient de nouveau si une chapelle expiatoire était édifiée, ce qui explique le nom de Notre‑Dame des Fontaines. Le pèlerinage en ce lieu est attesté par un acte de 1375, et la chapelle devint aux XVe et XVIe siècles un lieu de dévotion fréquenté par les familles nobles de la région. La construction actuelle remonte à une reconstruction du XVe siècle, avec une nef rectangulaire de 16 par 10 mètres et un petit chœur rectangulaire. La chapelle a été érigée sur l’ancien chemin muletier reliant La Brigue à Triora, à environ 4,5 kilomètres du chef‑lieu.
Les fresques qui décorent la chapelle, attribuées principalement à Giovanni Canavesio et en partie au Giovanni Baleison, ont fait de l’édifice une référence pour la peinture murale médiévale et lui ont valu le surnom, parfois usité, de « chapelle Sixtine des Alpes ». Les circonstances exactes de la commande sont obscures : une thèse ancienne lie leur réalisation à un versement en réparation demandé à la paroisse à la suite d’une affaire judiciaire liée à la mort du comte de Tende, thèse qui n’a pas été confirmée par les archives selon des recherches récentes. Une inscription placée sous la Crucifixion indique toutefois le nom du peintre Canavesio et la date du 12 octobre 1492.
Les peintures couvrent une surface d’environ 220 m² et traitent essentiellement de la vie de la Vierge, de l’enfance et de la Passion du Christ, ainsi que du Jugement dernier peint sur la façade occidentale ; la composition met en scène le Christ‑Juge entouré des Apôtres, la Vierge et saint Jean intercédant, saint Michel et la séparation des élus et des damnés. Les peintures du chœur, réalisées à la détrempe et généralement attribuées à Baleison, ont été recouvertes au XIXe siècle puis dégagées en 1959 ; certaines sont très abîmées.
Le porche a été construit en 1605 grâce au financement d’un notaire, et un don de 1705 permit d’ajouter des peintures décoratives sur les voûtains ; ces aménagements ont endommagé en partie la fresque du Jugement dernier à la suite de percements de portes. Au XVIIIe siècle, après la guerre de 1744‑1748, la nef fut exhaussée et pourvue d’une voûte stuquée décorée, ajout qui contraste avec les décors gothiques et renaissants antérieurs.
La chapelle est protégée au titre des monuments historiques depuis le 22 mai 1951. Elle a fait l’objet d’une restauration menée de 1973 à 1978 sous la direction de François Enaud, et des études de modélisation numérique menées dans le cadre du projet Fiat lux en 2019 ont permis d’analyser les processus de dégradation des fresques en vue de futures restaurations. L’insertion stylistique et l’influence des fresques de Canavesio sont l’objet de débats : on y décèle des traits du gothique tardif, des emprunts à des traditions italiennes et nord‑européennes, et des affinités avec d’autres décors muraux contemporains des Alpes‑Maritimes.

Liens externes

Page Wikipedia

Page Monumentum