Chapelle Notre-Dame-du-Haut de Ronchamp en Haute-Saône

Patrimoine classé Patrimoine religieux Ouvrage d'Art Eglise moderne

Chapelle Notre-Dame-du-Haut de Ronchamp

  • 13 Rue de la Chapelle
  • 70250 Ronchamp
Chapelle Notre-Dame-du-Haut de Ronchamp
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Crédit photo : A.BourgeoisP - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Période

3e quart XXe siècle

Patrimoine classé

Les bâtiments annexes (Monument aux Morts, maison du Chapelain) (cad. F 818, 819) : inscription par arrêté du 5 octobre 1965 - La chapelle (cad. F 815, 816) : classement par arrêté du 8 novembre 1967 - Les annexes de la chapelle (à savoir : la maison du gardien, l'abri du pélerin et les tables de béton, la cave, la pyramide) ainsi que le campanile de Prouvé (cad. F 264) : classement par arrêté du 11 juin 2004

Origine et histoire de la Chapelle Notre-Dame-du-Haut

La chapelle Notre‑Dame‑du‑Haut, perchée sur la colline de Bourlémont à Ronchamp (Haute‑Saône), a été conçue par Le Corbusier et élevée entre 1953 et 1955 à l'emplacement d'un ancien sanctuaire romain et d'une chapelle néo‑gothique reconstruite dans l'entre‑deux‑guerres puis détruite en 1944. Les plans furent approuvés en 1951, le chantier commença en 1953, la première pierre fut posée le 4 avril 1954 et l'édifice fut consacré le 25 juin 1955. Le projet avait été engagé à l'invitation de l'archevêché de Besançon et financé en grande partie par les habitants de Ronchamp. L'édifice est réalisé en voile mince de ciment projeté sur un grillage métallique, l'ossature porteuse étant en béton tandis que les remplissages sont faits de pierres de récupération. La toiture est une coque creuse en béton brut de décoffrage, construite sur un coffrage en bois dont les empreintes restent visibles, et armée comme une aile d'avion ; elle repose uniquement sur l'ossature, laissant un mince espace entre toit et murs qui laisse filtrer la lumière. Le bâtiment associe plusieurs volumes emboîtés mais s'affirme visuellement comme un seul corps dans le paysage. Les bancs et la croix ont été réalisés par Joseph Savina, et Le Corbusier a également conçu les annexes : l'abri des pèlerins, la maison du chapelain et un monument aux morts, pyramide érigée avec des matériaux de l'ancienne chapelle. La chapelle se distingue par une architecture entièrement courbe en plan, avec des murs et trois tours cintrés, et un sol et un couvrement inclinés qui créent des espaces intérieurs aux formes organiques. Le toit s'inspire d'une carapace de crabe et les courbes de l'édifice cherchent à dialoguer avec le paysage vallonné des Vosges. Le travail de la lumière y est central : le mur sud comporte une série de pyramides tronquées ouvrant des vitraux colorés, le mur est est percé de jours carrés et d'une niche vitrée abritant une statue de la Vierge, et des interstices entre mur et voûte laissent pénétrer une lumière diffuse. Le Corbusier a dessiné le décor de la porte et certains vitraux, et s'est inspiré pour cette œuvre du mausolée de Cheikh Sidi Ami Brahim dans le Mzab. Le site accueille aussi une ziggourat faite de vieilles pierres, un clocher réalisé par Jean Prouvé, une maison et un bâtiment collectif à toiture engazonnée. La chapelle indique un usage religieux marqué : c'est un lieu de pèlerinage et de culte estival qui accueille messes, baptêmes, communions, mariages et enterrements, parfois en présence de touristes. Les pèlerinages sont organisés notamment pour la Nativité de la Vierge le 8 septembre, l'Assomption le 15 août, le jeudi de l'Ascension pour les jeunes du diocèse et chaque dimanche d'été par les paroisses locales. Avant la reconstruction, le site abritait un temple romain puis, au Moyen Âge, un sanctuaire marial qui attirait un important pèlerinage le 8 septembre. En 1913 un orage provoqua un incendie qui détruisit la chapelle, reconstruite ensuite dans les années 1920, puis anéantie par l'artillerie allemande en 1944. Après la guerre la Commission diocésaine d'art sacré et les habitants firent appel à Le Corbusier, malgré des contacts initiaux difficiles en raison des divergences de convictions entre l'architecte et les religieux. La colline et le site ont fait l'objet de protections et de reconnaissances : les hauteurs furent classées en 1960, la chapelle et ses annexes furent inscrites aux monuments historiques en 1965 puis classées en 1967, et le label « Patrimoine du XXe siècle » lui fut attribué en 1999. En 1975 Jean Prouvé réalisa un campanile en portique d'acier portant trois cloches ; en 2004 les annexes et le campanile firent l'objet d'un classement. Des travaux et aménagements contemporains ont été réalisés : en 2011 Renzo Piano a dessiné une nouvelle porterie et des bâtiments conventuels pour la fraternité des sœurs clarisses, accompagnés d'un remodelage paysager mené avec le paysagiste Michel Corajoud. Ces interventions ont suscité des débats sur l'implantation des nouvelles constructions et la gestion des arbres, conduisant à des ajustements des projets. En 2014 un vitrail signé de Le Corbusier fut détruit lors d'une effraction; les débris furent confiés au maître‑verrier Pierre‑Alain Parot et une souscription en ligne permit de financer les réparations. La candidature du site, intégrée à celle de seize autres œuvres de Le Corbusier, avait été repoussée en 2009 et 2011 ; un nouveau dossier déposé en 2015 fut finalement classé au patrimoine mondial de l'UNESCO le 17 juillet 2016, malgré les réserves d'experts qui jugeaient l'intégrité compromise par les constructions récentes. L'inscription a entraîné une augmentation prévisionnelle de la fréquentation et l'appel à des mécènes pour financer des travaux de rénovation estimés à trois millions d'euros. Un itinéraire culturel européen, « Destinations Le Corbusier : promenades architecturales », a été créé en 2019 et intègre la chapelle comme point d'intérêt. Des travaux de restauration du béton et de blanchiment des façades, engagés en mars 2022 à l'initiative de l'association Œuvre Notre‑Dame‑du‑Haut et de la Fondation du Patrimoine, sont conduits par tranches entre 2022 et 2024. Le coût estimé de l'opération s'élève à 2,3 millions d'euros, financé à 50 % par l'État via la DRAC, à 20 % par la région Bourgogne‑Franche‑Comté, à 20 % par le département de la Haute‑Saône et pour les 10 % restants par une souscription et le mécénat d'entreprises. Les travaux débutent par la façade ouest la plus exposée aux intempéries, et comprennent le décapage de l'enduit, la réparation des fissures, la rénovation de l'étanchéité des menuiseries et la remise en peinture, puis s'achèveront par l'intérieur de la chapelle, l'abri du pèlerin et la maison du chapelain. Le film britannique Trance de Danny Boyle a été tourné brièvement dans la chapelle en 2013. La chapelle de Ronchamp demeure une œuvre emblématique de l'après‑guerre, où l'innovation constructive, l'attention à la lumière et le dialogue avec le paysage font encore l'objet d'études et de visites.

Liens externes