Chapelle Notre-Dame-du-Rosaire de Belpech dans l'Aude

Patrimoine classé Patrimoine religieux Chapelle

Chapelle Notre-Dame-du-Rosaire de Belpech

  • Le Bourg
  • 11420 Belpech
Chapelle Notre-Dame-du-Rosaire de Belpech
Chapelle Notre-Dame-du-Rosaire de Belpech
Chapelle Notre-Dame-du-Rosaire de Belpech
Chapelle Notre-Dame-du-Rosaire de Belpech
Chapelle Notre-Dame-du-Rosaire de Belpech
Crédit photo : Jcb-caz-11 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle

Patrimoine classé

Chapelle Notre-Dame du Rosaire (ruines) : inscription par arrêté du 10 avril 1948

Origine et histoire de la Chapelle Notre-Dame-du-Rosaire

La chapelle Notre‑Dame du Rosaire, dite du Castelas, se situe à Belpech dans le département de l'Aude (Occitanie). Elle aurait été fondée en 1344 par Raymond Sirven, qui obtint l'autorisation papale le 13 juillet 1344 pour édifier une chapelle dédiée à Sainte Marie‑Madeleine, avec clocher et cloches, et pour y assurer la desserte par un prêtre rémunéré. Les travaux, confiés aux ouvriers de l'église paroissiale Saint‑Saturnin, nécessitèrent une assise consolidée sur la pente du Castelas. Au XVIIe siècle la chapelle devint votive en l'honneur de Notre‑Dame du Rosaire et, sous l'influence dominicaine, changea de dédicace à plusieurs reprises, la dénomination Notre‑Dame de Beaupy s'imposant dans les actes notariés. À la fin du XVIIe siècle, l'évêque Pierre de la Broue fit établir à proximité un séminaire qui bénéficiait de l'usage de la chapelle ; ce séminaire transforma la sacristie en réfectoire, la suréleva d'un étage et y instruisit de nombreux jeunes. Des tensions locales amenèrent la fermeture effective du séminaire : Maître Lacroix, dernier supérieur, décéda en 1773. Les revenus de la chapelle provenaient du culte et des obits affectés aux messes anniversaires. Pendant la Révolution la chapelle fut vendue comme bien national ; le 4 mai 1792 ses deux cloches furent envoyées à Castelnaudary et fondues, et la statue de la Vierge dut être mise à l'abri puis transférée à l'église paroissiale après avoir été cachée par la population ; elle réapparut le 7 octobre 1792. Plusieurs tableaux disparurent, mais quelques pièces, dont une peinture de saint Antoine attribuée à l'école espagnole et un Christ sur bois du XVIIe siècle, ont été conservées.

La partie subsistante de l'édifice est vraisemblablement postérieure à la construction de 1344 et ne peut être antérieure au XVe siècle, éventuellement au XVIe siècle. Il s'agit d'un volume à plan carré, entièrement bâti en briques, à l'exception du grès des chapiteaux d'un arc doubleau. L'accès se fait au nord‑ouest par un escalier à nombreuses marches et la porte est couronnée d'un clocher‑mur triangulaire à trois niches, typique de Belpech ; le chœur occupe l'extrémité opposée. Une annexe latérale au chœur, identifiée comme sacristie ou petite chapelle, subsiste ; elle présente deux larges ouvertures gothiques et les vestiges d'un vaste escalier tournant en pierre qui reliait les niveaux. Les deux parties extrêmes de l'ensemble étaient autrefois reliées sur la façade sud‑ouest par un cloître ou passage couvert adossé au mur de soutènement. L'examen des murs révèle, sous une fine couche de revêtement écaillé, un décor ancien jaune aux traits bruns où apparaissent des plis de tentures ou de tissus. La crypte conserve la sépulture du fondateur Raymond Sirven ainsi qu'environ une quinzaine d'inhumations de moines, prêtres et enseignants ayant servi le lieu.

Les pèlerinages au Castelas furent importants aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles ; depuis 1909, une procession a lieu à la fin du mois d'août, tandis qu'en 2018 le culte était très réduit. Une très vieille statue de pierre, dite « vierge enceinte », sans coiffe et dont la main posée sur le ventre est surdimensionnée, a fait l'objet d'une dévotion populaire et a été rapprochée par Fernand Canal de l'image de Sainte Marie‑Madeleine. La chapelle ne doit pas être confondue avec l'abbaye de Vajal, plus ancienne et disparue, dont la localisation probable au nord du château est suggérée par plusieurs chercheurs. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1948. Parmi le mobilier signalé figuraient la statue de Notre‑Dame du Rosaire, une peinture de la fuite en Égypte, un tableau représentant saint Antoine attribué à un artiste de l'école espagnole, et un crucifix surmontant une tête de mort, dont l'iconographie traduit une influence janséniste.

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