Origine et histoire de la Chapelle Saint-Benoît
La chapelle Saint-Benoît, située au n°91 rue de la Libération à Marmande (Lot-et-Garonne), dépendait du couvent des Dames de Saint-Benoît fondé en 1645 par Antoinette d'Esparbès de Lussan, marquise de Grignols ; sa fille Hypolite de Grignols en devint la première supérieure. La date "1662" est inscrite sur le portail, probablement celle de l'achèvement de la chapelle. L'édifice présente un plan simple : nef unique, chevet plat ; le chœur est flanqué de deux chapelles latérales, dont l'une est du XVIIe siècle et l'autre correspond à l'ancien chœur des religieuses, raccourci lors d'aménagements en 1868. Les vantaux de la porte et le tympan du portail conservent une menuiserie sculptée du XVIIe siècle, ornée de deux têtes d'angelots. La voûte lambrissée du chœur est entièrement peinte au XVIIe siècle : trois médaillons inscrits chacun dans un quadrilobe puis un carré, sur fond de rinceaux, de feuillages et de bustes d'anges. La chapelle abrite également sept grands tableaux illustrant des scènes de la vie du Christ, dont trois peintes entre 1703 et 1705 par Jean Michel (1659-1709), peintre de la ville de Toulouse. L'ensemble mobilier comprend un maître-autel, un retable, un tabernacle et deux statues en ronde-bosse en bois doré représentant saint Benoît et sainte Scholastique. Des travaux importants furent conduits sur les bâtiments conventuels par Marsaudon vers 1760. Saisi comme bien national en 1790, le couvent servit ensuite d'entrepôt de fourrage, fut utilisé comme prison en 1794 puis employé par la municipalité comme salle de spectacles. Au XIXe siècle, la chapelle fut restaurée et rendue au culte ; en 1826 elle avait été érigée en chapelle de secours et les anciens bâtiments conventuels accueillirent la sous-préfecture. La chapelle Saint-Benoît a été classée au titre des monuments historiques le 19 avril 2005.