Origine et histoire de la Chapelle Saint-Cado
La chapelle Saint-Cado se trouve sur l'île de Saint-Cado, dans la rivière d'Étel, sur la commune de Belz (Morbihan, Bretagne, France). D'origine romane, l'édifice remonte aux XIe-XIIe siècles et conserve un chevet semi-circulaire. La courte nef comporte trois travées ouvertes sur les bas-côtés par des arcades en plein cintre retombant sur des piles carrées à imposte simple. L'arc triomphal, également en plein cintre et à double rouleau, repose sur des piles carrées munies de colonnes engagées et de chapiteaux romans dont la sculpture est peu visible. Le chapiteau nord est décoré de motifs végétaux, le chapiteau sud de bâtons brisés et de volutes encadrant un motif triangulaire. L'abside, cantonnée extérieurement de minces contreforts, est éclairée par une baie axiale soulignée d'un tore et par une fenêtre plus petite largement ébrasée au nord. La façade ouest, flanquée de deux contreforts semblables à ceux du chevet, présente une porte du XVIe siècle en anse de panier surmontée d'une accolade et un oculus qui éclaire la tribune intérieure. Des modifications de l'élévation, notamment une rupture de pente dans les pignons est et ouest et la suppression possible de fenêtres hautes, témoignent d'aménagements médiévaux pour adapter la toiture. Un porche au sud présente une influence ogivale et un clocheton a été élevé au XIXe siècle au-dessus d'une chapelle latérale attestée sur le plan cadastral de 1811 et remaniée en 1842, date portée au-dessus de la baie du pignon sud. La sacristie, au nord-est, date également du début du XIXe siècle. Des colonnettes à chapiteaux romans retrouvées dans la maçonnerie haute du pignon est lors des restaurations de 1960 semblent être les vestiges du clocheton d'origine. La charpente et le couvrement, les portes ouest et sud ainsi que l'installation de la tribune relèvent d'un important programme d'embellissement de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle. Un premier chantier de réparations de la charpente et de la couverture a eu lieu en 1921, puis une restauration d'ensemble a été conduite en 1959-1960. Le mobilier comprend une tribune en bois ajouré et sculpté, datée des XVe-XVIe siècles et pourvue de dix panneaux, une pietà du XVIIe siècle où le Christ est représenté presque debout, cinq autres statues anciennes et un autel en granit du XVIIe siècle. Dans la chapelle sud se trouve l'autel dit "Lit de Saint-Cado", formé de blocs de pierre ornés de croix de consécration et pourvu d'une cavité dans laquelle le malade introduisait sa tête ; la tradition attribue à Saint Cado des guérisons, notamment de la surdité. Un ex-voto en forme de maquette de trois-mâts, offert dans les années 1950, est accroché au-dessus de cet autel. Une série de vitraux de 1960 a été réalisée par les ateliers d'Hubert de Sainte-Marie. Selon la tradition, la fondation du monastère est attribuée à saint Cado, moine gallois du VIe siècle ; après les invasions normandes la communauté reprend au XIe siècle et le cartulaire de Quimperlé conserve des chartes de dotation. En 1089, l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé reçoit l'ermitage et le transforme en prieuré dont elle conserve les bénéfices jusqu'à la Révolution. À partir du XVIIe siècle la maison du Saint attenante à la chapelle abrite un prêtre nommé par l'abbaye, chargé d'organiser le pèlerinage. Durant la Révolution la chapelle est vendue comme bien national à un dénommé Vincent Lorho, qui la restitue ensuite intacte à la paroisse. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 12 mai 1925. Le pardon traditionnel se tient le troisième dimanche de septembre et comprend, comme offrande particulière, des poulets blancs.