Origine et histoire de la Chapelle Saint-Clamens
La chapelle Saint-Clamens, à Belloc-Saint-Clamens (Gers), est une chapelle romane du XIe siècle, située à 5 km au nord de Mirande et sur un chemin du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle fut le siège de la paroisse Saint-Clamens et d’une abbaye aujourd’hui disparue ; la commune de Saint-Clamens a été rattachée en 1822 à celle de Belloc pour former Belloc-Saint-Clamens. Du XIe siècle subsistent l’abside polygonale et les amorces des murs de la nef, en avant de l’arc triomphal ; les baies sont encadrées de colonnettes sans bases et surmontées de chapiteaux cubiques sculptés. Des remplois antiques ont été réutilisés dans l’édifice : un cippe funéraire découvert en 1886 et un sarcophage gallo-romain qui sert de socle à l’autel. Ce sarcophage, attribué à l’école d’Arles et réalisé en marbre blanc de Saint-Béat, date du IVe siècle ; son décor représente des putti jouant au cerceau encadrant un médaillon portait du probable défunt. La chapelle n’a connu que peu de remaniements : une annexe a été ajoutée au sud-ouest et se prolonge en emban (auvent) au-dessus du portail méridional élevé au XVIe siècle, et les restaurations de 1565 et 1751 sont gravées dans la maçonnerie. L’édifice est classé au titre des monuments historiques depuis le 2 octobre 1890. De petites dimensions (14,10 m de long sur 7,60 m de large), il se compose d’une nef unique rectangulaire et d’un chœur polygonal ; l’abside est renforcée aux angles par trois contreforts peu saillants mais très larges, percés de fenêtres. La façade ouest porte un clocher-mur à deux baies ; l’intérieur n’est pas voûté mais couvert d’un plafond en lambris. L’appareil des murs se distingue par l’emploi de blocs plus hauts que larges et de lits étroits, une pratique inhabituelle dans la région ; à l’extérieur, les arcs des fenêtres reposent sur des colonnettes et des chapiteaux dont l’ordonnancement semble indépendant des ouvertures. Le mobilier comprend une cuve baptismale gothique octogonale ornée sur chaque face d’un double arc polylobé contenant des visages très dégradés ; on trouve aussi une statue de la Vierge à l’Enfant et un vitrail. Des peintures murales ont été dégagées : en 1966, une fresque de la nef, probablement liée à la restauration du XVIe siècle, représentait une crucifixion au-dessus d’un autel disparu, et dans le chœur une autre peinture figure saint Clément accompagné d’un moine. Le vocable renvoie à saint Clément, « Clamens » étant la forme gasconne du nom.