Origine et histoire de la Chapelle Saint-Crépin
La chapelle Saint‑Crépin, accolée au flanc nord du chœur de l'abbatiale, date du XIIe siècle et aurait été édifiée sur le vœu d'un pèlerin de retour de Compostelle. Initialement séparée de l'église abbatiale, elle devint contiguë lors des travaux du XIIIe siècle et communiquait alors par une porte à l'est du transept nord. De plan simple, la chapelle comprend une nef unique de quatre travées et une abside semi‑circulaire en cul‑de‑four ; elle mesure environ 27 m sur 12 m et est voûtée dans son intégralité, par des voûtes d'arêtes pour les travées et par un cul‑de‑four pour l'abside. Les arcs se présentent en cintre brisé, caractéristique qui a parfois fait évoquer une influence arabo‑musulmane, et des modillons ornant l'abside témoignent du décor extérieur. La première travée fut transformée au XVIe siècle successivement en salle du chapitre, puis en sacristie et en chartrier. À l'origine placée sous le vocable de Notre‑Dame, la chapelle prit par la suite le titre de Saint‑Crépin, saint patron des cordonniers, les habitants ayant interprété les motifs des voussures de la porte nord laïque comme des semelles de chaussures. La porte romane nord, à arc ogival, comporte des rouleaux et ces mêmes « semelles » qui relient architectonique et légende populaire. Des peintures murales, notamment un Christ en majesté dans l'abside attribué au XIIIe siècle, ainsi que d'autres décors et sculptures subsistent à l'intérieur. La chapelle abrite également quatre tapisseries d'Aubusson du XVIIe siècle figurant des scènes de l'Ancien Testament. Les reliques et le trésor de l'abbaye sont rassemblés dans Saint‑Crépin : parmi les pièces remarquables figurent le reliquaire du lait de la Vierge, réalisé au début du XVIe siècle, et une Vierge reliquaire du XVe siècle en argent repoussé sur bois. Enfin, la crypte située sous le chœur, enfouie depuis des siècles, a été redécouverte et étudiée au cours des opérations archéologiques menées dans les années 1980.