Origine et histoire de la Chapelle Saint-Criat de Verchizeuil
La chapelle Saint‑Criat de Verchizeuil, hameau de Verzé en Saône‑et‑Loire (Bourgogne), est une chapelle romane du XIe siècle dédiée à Jésus‑Christ sous le vocable de « saint Criat ». Construite par les moines de l'abbaye de Cluny, elle fut d'abord placée sous l'invocation de Saint Martin puis de Saint‑Christ et s'élève sur un site d'implantation celtique où des rites païens se pratiquaient chaque 1er mai près d'une « source miraculeuse ». Endommagée, restaurée et transformée à plusieurs reprises, la chapelle a notamment connu un « retournement » d'orientation : si elle était autrefois orientée à l'est, elle l'est aujourd'hui à l'ouest. Lors d'une visite en 1721, Monseigneur Cassagnet de Tilladet, évêque de Mâcon, constata son mauvais état et la décrivit comme isolée et d'environ trente pieds de longueur sur quinze de largeur, y compris la coquille servant de sanctuaire. L'édifice, long de 14 mètres et large de 8, est inscrit aux monuments historiques depuis 1927. Le conseil municipal de Verzé a voté en séance, le 24 janvier 2020, l'achat de la chapelle pour 12 000 euros. Une association de protection créée en 1993 et réactivée en 2008 a conduit des interventions pour sauvegarder la chapelle ; en 2012 elle a dû la bâcher pour assurer sa survie après l'interruption des travaux en 2001. Dans la seconde moitié des années 1990, une demi‑douzaine de chantiers soutenus par l'association Rempart et par des financeurs publics (DRAC de Bourgogne, conseil régional) ont permis de dégager l'édifice de ses ronces et d'entamer des travaux, avec reprise des murs et du cul‑de‑four et rénovation de la charpente. Le bâtiment, implanté sur un terrain privé, avait auparavant été loué pour le franc symbolique. La tradition rapporte qu'autrefois des mères amenaient à la chapelle leurs enfants rachitiques ou souffreteux pour gratter la pierre de l'autel et incorporer la poudre recueillie à leur nourriture ou à leur lait, perçue comme un remède ; cette destination au profit des « petits enfants criards » expliquerait l'évolution du vocable de Saint‑Christ à Saint‑Criat. Les pratiques rituelles exigeaient de partir à jeun, d'être deux personnes et de garder le silence pendant l'aller, de réciter les prières prévues, de remettre une petite somme au fermier propriétaire de la chapelle, puis d'administrer la poudre recueillie à l'enfant, description rapportée par Émile Violet. Des ressources complémentaires existent, notamment des illustrations sur Wikimedia Commons, des informations sur l'art roman en Saône‑et‑Loire et sur la liste des monuments historiques du département, ainsi que des portails consacrés au catholicisme, à l'architecture chrétienne et au département de Saône‑et‑Loire.