Origine et histoire de la Chapelle Saint-Gilles
La chapelle Saint-Gilles, à Pons (Charente-Maritime), paraît liée au château et formait l'entrée de celui-ci. Le porche présente un premier arc composé de trois rangs de claveaux ornés, soutenu par des colonnes trapues aux chapiteaux sculptés, qui épaulent un arc-boutant venant buter contre un second arc d'architecture plus ancienne. Derrière cet ensemble, un troisième arc repose sur deux colonnes romaines monolithes porteuses d'inscriptions ; cette archivolte d'origine romaine a été plaquée sur l'édifice du XIIe siècle. Installée au cœur de la ville-haute, à l'est du château médiéval, la chapelle surmonte un passage voûté dont le porche médiéval a été aménagé au XIIe siècle sous le seigneur Geoffroy III, lors de l'allongement du chevet qui la coiffait ; ce porche correspond à l'entrée primitive du château. Sous le passage voûté se trouvent deux bornes milliaires gallo-romaines rappelant que la voie romaine reliant Mediolanum Santonum à Burdigala traversait Pons. L'ancien sanctuaire roman, établi sur de lourds contreforts, est mentionné dès 1067 sous les vocables « Notre-Dame du Château » puis « Notre-Dame-Marie ». Reprise au XIIe siècle, la chapelle présente un plan rectangulaire divisé en deux travées ; ses murs épais sont percés de baies en plein cintre et renforcés par des contreforts trapus, et le chevet est éclairé par un simple oculus. Désaffectée à la Révolution française, elle a été utilisée, à la fin du XXe siècle, comme musée archéologique. La façade d'une maison Renaissance, anciennement située rue Vieille-Prison, a été remontée dans le jardin à côté du porche de la chapelle ; cette façade a été inscrite aux monuments historiques en 1925. Une galerie de photos présente l'entrée sur la place, la façade sud à deux niveaux, le détail du porche et la salle haute utilisée comme musée archéologique. Parmi les sources figure l'ouvrage de F. Savin, Haute Saintonge : Promenades romanes (2007).