Origine et histoire de la Chapelle Saint-Gunthiern de Locoyarn
La chapelle Saint-Gunthiern est située au lieu-dit Locoyarn, sur la commune d'Hennebont dans le Morbihan. C'est un édifice roman remanié au XVIIe siècle, classé au titre des monuments historiques depuis le 15 mars 1993. La nef, flanquée de deux bas-côtés, constitue l'élément principal encore visible. Les parties les plus anciennes sont datées des IXe et Xe siècles, mais l'ensemble a été fortement remanié au XVIIe siècle. À proximité se trouve un château du XIIe siècle, propriété de la même famille depuis le XVIIIe siècle (Roger, Decq, Hillion, Jaffré). La découverte d'une monnaie du Bas-Empire dans une sépulture à l'intérieur de la chapelle atteste une occupation ancienne du site. Dans les années 1950, Roger Gand signalait que la chapelle menaçait ruine ; le toit a été refait en 1975 par les propriétaires, ce qui a sauvé l'édifice tout en laissant des besoins de restauration plus approfondie. L'édifice ne comporte pas de clocher et se compose d'une nef de quatre travées couverte de charpente, de bas-côtés étroits et d'un chœur à chevet plat sans transept. L'élévation est typiquement romane : les bas-côtés sont surplombés par une rangée de petites fenêtres de plein cintre percées dans la nef, et la façade occidentale, divisée en trois parties par deux contreforts plats, a été remaniée au XVIIe siècle. Une plaque apposée sur le mur sud du chevet porte la date de 1652. La nef ouvre sur les bas-côtés par des arcs de plein cintre à simple rouleau reposant sur des piles carrées ou rectangulaires munies de pseudo-chapiteaux. Le chœur, qui dévie vers le sud, est séparé de la nef par un arc diaphragme à double rouleau porté par des colonnes engagées aux chapiteaux sculptés ; il est éclairé par deux grandes baies percées à l'époque moderne. Les matériaux de construction, granit rose et grès jaune, et la forme des fenêtres hautes très ébrasées percées dans l'axe des arcades rapprochent la chapelle de l'église Saint-Gilles d'Hennebont. Les chapiteaux, pseudo-chapiteaux, tailloirs et bases sont décorés de motifs géométriques — crossettes d'angle, losanges, entrelacs, chevrons, frettes, torsades — et de représentations animales, notamment un dragon ou griffon, des quadrupèdes affrontés et une tête de bélier. On relève aussi un orant et une croix pattée gravés sur deux claveaux à l'extrados de l'arc diaphragme. Deux graffiti, représentant une crucifixion et un personnage, sont gravés sur le quatrième pilier sud et pourraient dater de l'époque romane. La chapelle et sa sculpture romane sont évoquées dans les travaux d'Anne Autissier et de Roger Gand.