Origine et histoire de la Chapelle Saint-Igny
La chapelle Saint-Igny, propriété de la commune de Villers-le-Sec, se situe en Haute-Saône et constitue l’un des rares témoignages de l’architecture romane du département; elle a été inscrite aux monuments historiques le 16 mai 1979. À l’origine, elle dépendait de la commune de Noroy-le-Bourg, où les évêques de Besançon se constituèrent un domaine temporel à partir du XIIe siècle. Sa fondation tient à la volonté de ces évêques d’implanter sur leur territoire un hospitium, institution chargée de l’assistance en vertu de la tradition chrétienne médiévale, à une époque marquée par famines et épidémies, notamment le mal des ardents. La dédicace à saint Aignan, huitième évêque de Besançon et découvreur des reliques de saint Ferjeux et saint Ferréol, rappelle cette vocation de soin et de guérison. Les documents relatifs à l’hospitium sont rares; la chapelle seule subsiste, hormis une mention du XIVe siècle où Eudes de Rougemont, archevêque de Besançon, rattache les revenus de la « capellam et dominum sancti Aniani propè Noroy » au chapitre de Besançon. Le domaine était asencé; en 1291 il fut notamment remis au clerc Nicolas, qui en eut la jouissance et devait veiller au mobilier et aux instruments, et laisser une bonne charrue s’il cessait d’en jouir. L’édifice paraît avoir été plus vaste; il se compose aujourd’hui d’une nef unique en deux travées. La charpente repose sur une poutre maîtresse appuyée sur deux chapiteaux sculptés, et un arc triomphal sépare la nef de l’abside, en cul-de-four à l’intérieur et à trois pans à l’extérieur. Cinq baies romanes éclairent l’intérieur et huit contreforts soutiennent les poussées de la toiture en lave. Le sanctuaire conserve un Christ en croix en bois polychrome du XIIIe siècle, une Vierge à l’Enfant du XVe siècle et une statue de saint Aignan du XVe siècle; au sol, une tombe anonyme porte une croix en relief. Sources : Portail de l’architecture chrétienne, Portail de la Haute-Saône et Portail des monuments historiques français.