Origine et histoire de la Chapelle Saint-Jacques
La chapelle Saint-Jacques, située sur la route de Sainte-Anne-d’Auray à la limite du bourg de Brec’h, dans le Morbihan, présente un plan rectangulaire. Le pignon ouest, seul mur en pierres appareillées, est surmonté d’un clocheton carré et percé d’un portail à décor flamboyant agrémenté de blasons martelés ; au-dessus de la porte subsiste une longue banderole inscrite en caractères gothiques. Les fenêtres en tiers point, à réseau flamboyant, ont été mutilées, tandis que le chœur conserve deux piscines de style flamboyant. À l’intérieur, un banc de pierre court tout autour de la chapelle.
L’édifice a été élevé en 1464 sur les terres du seigneur Jehan Du Garo par Guillaume Le Guénec, qui, de retour d’un pèlerinage à Rome et avec la bénédiction de l’évêque de Vannes Yves de Pontsal, fit construire la chapelle ; l’inscription et le blason de la façade portent ses noms ainsi que celui d’Henry Cadoret, curé de Brec’h. La chapelle est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 19 novembre 1946.
La façade est encadrée par deux pilastres prismatiques ornés de feuilles de chou stylisées et d’éléments gothiques ; le blason seigneurial est soutenu par deux angelots. Des transformations ont eu lieu au XVIIe siècle, notamment l’ajout du clocheton sur le pignon ouest, et l’on signale probablement l’installation, au nord, d’un retable de chevet éclairé par une fenêtre peut‑être percée au XVIIIe siècle, ce qui aurait entraîné la condamnation de la grande baie axiale.
L’ensemble formé par la chapelle, la fontaine et le lavoir a conservé son caractère, bien que son harmonie soit dégradée par la départementale D19, créée au XIVe siècle et élargie au XXe siècle. Jusqu’alors, on traversait le pont de Brec’h, qui a peut‑être inspiré le nom de la commune — Brec’h signifiant alors « pont », incertitude cependant. À proximité, le chemin des Demoiselles Bleues, nommé en hommage aux libellules qui parcourent le Loch, est un sentier prisé des randonneurs et remonte jusqu’au moulin de Treuroux. Avec son presbytère et sa fontaine, Brec’h constituait un relais mentionné en 1648 sur la carte des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, emprunté par le Tro Breiz, le pèlerinage des Sept-Saints.