Chapelle Saint-Joseph de Bordeaux en Gironde

Patrimoine classé Patrimoine religieux Chapelle baroque et classique

Chapelle Saint-Joseph de Bordeaux

  • Rue Paul-Louis-Lande
  • 33000 Bordeaux
Chapelle Saint-Joseph de Bordeaux
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Chapelle Saint-Joseph de Bordeaux
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Propriété de la commune

Période

XVIIe siècle

Patrimoine classé

Chapelle Saint-Joseph, y compris le retable en pierre (cad. U 1316p) : classement par arrêté du 22 mai 1978

Origine et histoire de la Chapelle Saint-Joseph

Fondée vers 1616 à l’initiative de Marie Delpech de l’Estang, la Société des sœurs de Saint-Joseph prit en charge l’éducation et l’entretien d’orphelines à Bordeaux et développa rapidement son œuvre, approuvée par l’archevêque Henri de Sourdis et confirmée par lettres patentes royales. En 1663, confrontées à une chapelle insuffisante, les sœurs acquièrent une maison et un jardin contigus afin d’y construire un édifice cultuel ; le projet reçoit l’approbation de l’archevêque Henri de Béthune et les travaux, financés en avance par Maurice Pacot, aboutissent probablement avant 1671, date à laquelle le pape annonce des indulgences pour les visiteurs. L’architecte associé au chantier semble être Julien Foucré, et les vicaires généraux signalent en 1666 une reprise des travaux sans autorisation préalable, ce qui entraîne une suspension jusqu’à validation épiscopale. Désaffectée pendant la Révolution, la chapelle reprend partiellement sa fonction en 1862 sous la gestion du bureau de bienfaisance, et des restaurations d’époque font apparaître les armes du pape Pie IX sur la voûte. Classée au titre des Monuments historiques en 1978, la chapelle et son retable en pierre ont fait l’objet de campagnes de sauvegarde après des années d’alerte dans la presse locale ; la statue de saint Joseph placée dans la niche de la façade fut abîmée par des intempéries, démontée en 1984 et replacée à l’intérieur après restauration. Rouverte au culte en 1999, l’édifice a été confié à une paroisse de la métropole orthodoxe roumaine ; il appartient à la ville de Bordeaux depuis 1990, qui a engagé des travaux de mise hors d’eau en 1993 puis des réparations de la voûte et de la toiture en 1996-1997 pour un montant de 1,8 million de francs, financés par l’État (40 %), le département de la Gironde (15 %) et la ville (45 %).

Construite selon le modèle des églises baroques romaines, la chapelle présente une nef bordée de chapelles latérales peu profondes, un transept peu saillant et des fenêtres percées dans la voûte ; le chevet à trois pans est entièrement occupé par un imposant retable de pierre, de facture « à la romaine ». Le retable, sans doute exécuté entre 1666 et 1674, s’organise autour de colonnes corinthiennes qui encadrent un tableau central et deux ailes courbes, soutiennent un entablement et un second ordre surmonté d’une balustrade ; ses bas-reliefs, anonymes, illustrent des épisodes de la vie de saint Joseph et constituent un programme iconographique original pour la région.

La façade occidentale, remaniée au XVIIIe siècle, est traitée en pierre calcaire : la partie centrale, peu saillante, est rythmée par deux pilastres imposants au chapiteau ionique soutenant un entablement et un fronton cintré ; le portail est couronné d’un fronton brisé abritant une niche baroque qui contenait la statue de saint Joseph. La façade présente un décor sculpté de rinceaux, consoles et chérubins, ainsi qu’une inscription « Saint Joseph » inscrite dans le cartouche central. Les élévations latérales et postérieures associent grands appareils et moellons pour les soubassements, corniches, encadrements et contreforts, tandis que la couverture est en tuiles creuses.

À l’intérieur, la tribune occidentale datée de 1708 occupe le second niveau de la nef, elle repose sur une voûte en berceau en anse de panier ; les élévations latérales comportent au rez‑de‑chaussée des arcades pleines‑cintres ouvrant sur les chapelles et, en élévation, des fenêtres percées dans la voûte. Le chœur, séparé du transept par trois marches, présente une partie droite précédant une abside à cinq pans, et ses élévations sont en grande partie masquées par le retable. Les voûtes de la nef et des bras du transept portent les armes sculptées de Monseigneur de Béthune et de donateurs bordelais, exécutées à la demande de la congrégation pour honorer leurs bienfaiteurs.

Les décors intérieurs (boiseries, chaire, autels secondaires, vitraux) relèvent d’apports postérieurs adaptés à l’architecture ; le programme des vitraux atteste notamment la possession de l’édifice par des religieuses de Saint‑Vincent‑de‑Paul. Le classement de la chapelle et de son retable a assuré sa protection et permis les opérations de conservation qui lui ont rendu sa fonction cultuelle.

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