Origine et histoire de la Chapelle Saint-Laurent
La chapelle Saint-Laurent, dite aussi Saint-Laurent-des-Bois, est un ancien édifice implanté dans un vallon boisé à l'extrême nord de la commune de Veigné, à la limite de Chambray-lès-Tours. Isolée dans son environnement, elle est inscrite au titre des monuments historiques depuis 1973. La tradition attribue l’origine d’un premier oratoire à Martin de Tours pour christianiser le culte païen lié à la source voisine, mais cette légende repose sans doute sur une inscription qui paraît plutôt renvoyer, à l’époque romane, au chapitre de Saint-Martin. La lecture des maçonneries montre une construction romane suivie de remaniements médiévaux et de reconstructions postérieures dont la chronologie précise reste difficile à établir. Une chapelle romane aurait été édifiée entre le milieu du XIe et le début du XIIe siècle ; le pignon et l’abside en petit appareil sont conservés et la fresque du Christ en gloire, peinte sur la voûte de l’abside, semble dater de la fin du XIIe siècle. Lors d’un épisode de reconstruction médiévale les baies du pignon de la nef, de part et d’autre de l’abside, furent murées pour offrir une plus grande surface au décor. À la Renaissance, la nef fut rebâtie : les murs gouttereaux semblent avoir été relevés à leur hauteur antérieure tandis que la pente de la toiture fut accentuée par la surélévation des pignons. Des travaux menés dans les années 1960 ont repris la toiture, rouvert des baies et refait le pignon ouest, avec réfection du clocher-mur et du contrefort sud. Orientée OSSO pour le portail et ENE pour le chevet, la chapelle présente une nef simple prolongée vers l’est par une abside semi-ovale de largeur inférieure à celle de la nef. La nef, non voûtée, est couverte d’ardoises reposant sur une charpente en bois tandis que l’abside est voûtée en cul-de-four ; un appentis bas, installé dans l’angle sud entre nef et abside, abrite la fontaine réputée guérisseuse. L’entrée ouest s’ouvre par un portail en anse de panier surmonté d’un arc de décharge ; un petit clocher-mur coiffe la façade et le portail est encadré par deux contreforts plaqués, avec une baie désaxée au-dessus. La lumière pénètre la nef par quatre baies (deux par mur gouttereau) et l’abside par deux baies, à l’est et au sud, percées à des hauteurs différentes ; les parties reconstruites se distinguent par un appareil plus régulier et les angles de la nef par des chaînages en grand appareil. La voûte de l’abside conserve une fresque représentant le Christ en gloire et, de part et d’autre de la fenêtre axiale, une autre peinture représentant vraisemblablement deux saints ; d’autres traces de peintures, désormais indéterminées, subsistent sur le pignon oriental de la nef au niveau des angles avec les murs gouttereaux. Côté extérieur, une inscription au-dessus de la fenêtre axiale de l’abside mentionnait l’initiative du chapitre de Saint-Martin et la dédicace à saint Laurent ; elle est aujourd’hui devenue illisible.