Origine et histoire de la Chapelle Saint-Michel
La paroisse de Fuveau, dans les Bouches‑du‑Rhône, se situe à environ 25 km à l’est d’Aix‑en‑Provence et couvre 30,02 km2 ; sa population est de 8 838 habitants. Les premières occupations du territoire furent celto‑ligures, puis le site fut fréquenté par Massalia et Rome, selon les recherches de l’abbé Chaillan. Des fouilles ont livré des tombes en tuiles, des fragments de sarcophages en plomb, des monnaies romaines et un ex‑voto en terre cuite, observations confirmées par Henri de Gérin‑Ricard. Durant l’Antiquité, plusieurs villas gallo‑romaines s’établissaient le long de la voie aurélienne sur le territoire de Fuveau. La première agglomération fuvelaine se serait constituée vers le Ve siècle autour de la chapelle Saint‑Michel, fondée par des bénédictins, mais cette thèse manque de preuves archéologiques sur le site; le cimetière communal entourant la chapelle subsista jusqu’en 1742. Dès le IXe siècle, une partie de la population s’installa sur le piton de la Rocaoudo, où se trouve aujourd’hui l’église du village. Au XIe siècle existaient deux églises à Fuveau, possessions de l’abbaye Saint‑Victor de Marseille, et les moines procédèrent aux XIe et XIIe siècles à de vastes défrichements qui attirèrent de nouvelles familles travaillant pour l’abbaye. Au XIVe siècle, le village fut pourvu de remparts épais d’environ 1,50 m, percés de deux portes — la porte Mounet‑Miou à l’ouest et la porte Barbière (ou Bassac) au midi — dont la porte secondaire est encore visible. Les anciens quartiers se sont développés autour de l’église et de l’ancien château des Peyssonel, résidence des seigneurs locaux. En 1504, « l’université des hommes de Fuveau », soit les administrateurs et chefs de famille, obtint des conditions plus favorables pour la location du four féodal situé aux « establons » de la rue de Nice. Les guerres de religion entraînèrent des réparations fréquentes des remparts et firent de Fuveau une place d’importance stratégique, puis les ruines furent relevées et les campagnes réoccupées; les archives municipales se développèrent. L’extraction du charbon, d’abord artisanale puis industrielle au XIXe siècle, devint une ressource locale : les archives signalent de nombreux charbonniers et une quarantaine de descenderies répertoriées, principalement au quartier des Planes, que les autorités comblèrent rapidement pour des raisons de sécurité. Au XIXe siècle, divers événements marquent la vie locale : une mission extraordinaire en 1816, la fixation de la foire de Saint‑Michel au 11 septembre 1828, la création d’un nouveau cimetière béni en 1837, la fondation d’une école des Sœurs en 1840‑41 et l’érection d’une école libre des Frères Maristes en 1873. Le projet et la construction de la nouvelle église paroissiale furent approuvés en 1851 ; la première pierre fut posée le 4 septembre 1853, l’édifice fut fermé et couvert un an plus tard, la messe y fut célébrée le 4 octobre 1854 et l’église consacrée le 4 octobre 1875 par Monseigneur Forcade. L’église primitive Saint‑Michel est la troisième du nom : la première, fondée vers l’an 800 par quelques moines, a attiré un premier village et servait encore récemment pour certaines fêtes religieuses. L’église construite sur la Rocaudo au XIe siècle, d’abord une simple nef voûtée, a connu des agrandissements successifs, notamment en 1765, 1810 et 1825, pour accueillir une population accrue liée à l’exploitation du charbon. La tradition situe autour de la chapelle Saint‑Michel l’établissement du premier village de Fuveau dès le VIIIe siècle, et un document de 1098 mentionne la « Ecclesia Sancti Michaelis » parmi les possessions de l’abbaye Saint‑Victor. La chapelle fut rebâtie en 1498 avec une abside romane et des voûtes renforcées, consolidée en 1677 par l’entrepreneur Masse; son cimetière attenant fut interdit en 1742 puis transféré successivement jusqu’en 1847, et la chapelle est inscrite au titre des monuments historiques en 1982. Lors de la peste de 1720, le vicaire Rossolin consacra la paroisse à saint Roch; un ex‑voto conservé représente le saint en majesté avec le consul, sa mère, sa femme et ses six enfants. La chapelle Saint‑Jean‑Baptiste, dite Saint Jean de Mélissane, la plus ancienne chapelle rurale de Fuveau, se situe entre La Barque et Châteauneuf‑le‑Rouge; les Templiers possédaient des terres à cet endroit aux XIIe‑XIIIe siècles et le prieuré dépendait de l’abbaye de Montmajour du XIVe au XVIIe siècle. Un pèlerinage autour du 24 juin, autrefois accompli à pied au son des fifres et des « bachas », est maintenu et s’accompagne parfois d’un aïoli partagé. Depuis 2018, l’Unité Pastorale regroupe les paroisses de Fuveau et de Châteauneuf‑le‑Rouge ; le curé, Régis Curral, réside à Fuveau et est assisté d’un diacre permanent, Michel Antoine.