Origine et histoire de la Chapelle Saint-Pierre
La chapelle Saint-Pierre est une ancienne église paroissiale située à Saint-Pierre-de-Sommaire, hameau de la commune de Saint-Nicolas-de-Sommaire, dans le département de l'Orne, entre Saint-Nicolas et Rugles. L'édifice remonte au début du XVe siècle, voire au XIVe. Elle est classée au titre des monuments historiques depuis le 19 mai 1906 ; la paroisse de Saint-Pierre-de-Sommaire fut absorbée par Saint-Nicolas-de-Sommaire en 1839. Les premières mentions écrites datent de 1520, lorsque Guy de Sainte-Marie est nommé curé en remplacement de Jean Beaudoit ; la paroisse dépendait du diocèse d'Évreux et avait pour patrons-présentateurs alternatifs les seigneurs des fiefs de l'Auvent et de Raveton. En 1634 François de La Pierre présenta Guillaume Maillard à la cure ; celui-ci fut curé jusqu'à sa mort en 1667 et enrichit le mobilier de la chapelle, comme l'atteste une plaque funéraire en ardoise apposée près de l'entrée. Cette plaque rappelle notamment des travaux et donations réalisés en 1645, 1646, 1652 et 1657. L'édifice, d'aspect rural, est construit en moellons de silex recouverts de chaux ; son toit et son clocher sont couverts de bardeaux de bois et surmontés d'une petite flèche. À l'intérieur, un arc triomphal ogival sépare la nef du chœur. La voûte est en bois, formée de douves ornées de motifs peints au pinceau en noir, et soutenue par une charpente robuste avec entraits et poinçons. Le chœur abrite un tabernacle monumental posé sur deux gradins, orné d'une peinture en trompe-l'œil représentant un autel en tombeau, surmonté d'une sculpture du Christ aux liens entourée des quatre évangélistes. Le retable du maître-autel, représentatif de la tradition des retables du pays d'Ouche en bois des forêts locales, se distingue par un décor sculpté et doré abondant : anges sur les rampants du fronton rompu, cadre du tableau de la Résurrection ciselé de feuilles de chêne, chutes de fruits et angelots, niche flanquée de cariatides abritant une statue du Christ Sauveur, et deux colonnes torsadées séparant la partie centrale de ses ailes. Au niveau inférieur, les portes de la sacristie portent des peintures sur bois représentant Moïse au nord, très effacée, et Aaron en costume épiscopal au sud ; au‑dessus figurent une statue de saint Pierre au nord et celle d'un évêque au sud. Sur la paroi nord du chœur se trouve une statue-reliquaire de saint Claude. Dans la nef, deux autels latéraux à l'entrée du chœur sont plus anciens que le maître-autel : celui du nord associe la donation du Rosaire au souvenir du roi Louis XIII et porte une statue de la Vierge au Rosaire ; l'autel sud, daté de 1643, représente une scène rare de la circoncision où Marie tient le couteau, et son retable est couronné d'une statue de saint Méen, invoqué pour les maladies de la peau. Sous la voûte court une série de vingt-trois tableaux sur toile, encadrés et sculptés, retraçant la vie du Christ et datant du XVIIe siècle. La chaire remonte à la fin du XVIe siècle et le confessionnal est daté de 1770. À gauche en entrant se voit la plaque funéraire en ardoise de Guillaume Maillard ; à droite se trouvent le baptistère et un bas-relief en pierre daté des XVe–XVIe siècles représentant une Vierge de Pitié, sainte Barbe et le donateur. Selon le panneau d'information à l'entrée, une messe pour Notre-Dame du Rosaire est célébrée chaque octobre et la chapelle est ouverte lors des Journées du patrimoine.