Chapelle Saint-Sauveur dans les Alpes-Maritimes

Chapelle Saint-Sauveur

  • 06400 Cannes
Chapelle Saint-Sauveur
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Chapelle Saint-Sauveur
Chapelle Saint-Sauveur
Crédit photo : Florian Pépellin - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Patrimoine classé

Chapelle Saint-Sauveur : classement par arrêté du 12 juillet 1886

Origine et histoire

La chapelle Saint-Sauveur se situe sur l'île Saint-Honorat, dans la baie de Cannes, et dépend de la commune de Cannes, dans les Alpes-Maritimes. Elle fait partie des sept chapelles de l'abbaye de Lérins sur l'île, dont six subsistent : Saint-Pierre, Saint-Caprais, Saint-Michel, Saint-Porcaire, Saint-Sauveur et la Trinité. Placée au nord-ouest de l'île, elle se trouve au milieu des champs d'oliviers, non loin du débarcadère.

Honorat et Caprais se sont retirés sur l'île de Lérina vers 400-410 avec l'accord de l'évêque de Fréjus, saint Léonce. Les fouilles montrent que le site est occupé depuis le Ve siècle ; la première chapelle correspondait à l'organisation du coenobium de l'Antiquité tardive. Les textes de l'époque évoquent la coexistence d'une structure monumentale communautaire et d'aménagements destinés à une vie plus solitaire, comme l'attestent les écrits d'Eucher et de Sidoine Apollinaire. Cette première chapelle était un bâtiment rectangulaire d'environ 7 mètres de longueur, doté d'une abside semi-circulaire, et elle a été abandonnée au VIe siècle.

La nef a ensuite été prolongée vers l'ouest et une banquette maçonnée entourait probablement l'édifice, ce qui laisse supposer un lieu de réunion, peut-être à caractère funéraire. Dans un troisième état, la présence d'un dépotoir dans la chapelle indique son abandon par les moines ; la découverte d'une pièce d'Al-Andalus permet de rattacher cet état au VIIIe siècle et au martyre de saint Porchaire et des moines de Lérins lors d'un raid sarrasin vers 732. Des moines reviennent à la fin du VIIIe ou au début du IXe siècle et reconstruisent une nouvelle chapelle sur l'emplacement de l'ancienne, alors ruinée.

La chapelle actuelle, à plan centré octogonal, est dédiée au Saint-Sauveur, culte qui s'est développé à l'époque carolingienne sous l'influence de Rome ; il est possible qu'elle ait participé à une liturgie stationnale. Prosper Mérimée a proposé qu'elle fût un baptistère, mais les fouilles de 1948 n'ont pas révélé de cuve baptismale, et il est plus probable que l'édifice ait été un martyrium. La chapelle date probablement du début du XIe siècle ; sa voûte en étoile est attribuée à une phase de construction ou de remaniement plus tardive, probablement au XIIe siècle.

Architecturalement, la chapelle a un plan octogonal d'environ 8 mètres de diamètre ; six pans de l'octogone sont percés de niches semi-circulaires, le pan oriental ouvre sur une abside et la porte en plein cintre se situe en vis-à-vis de celle-ci. La couverture est formée d'une voûte en blocage aux arêtes rayonnantes.

L'abbaye a été sécularisée en 1787 au profit de l'évêque de Grasse, alors que la communauté ne comptait plus que quatre moines. L'île et le monastère ont ensuite changé de propriétaires à plusieurs reprises : achetés en 1791 par Jean Alziary de Roquefort, ils ont été détenus par sa fille, l'actrice Marie-Blanche dite Sainval, puis par Jean-Louis Sicard, puis par le révérend Henry Belmont Smith, avant d'être rachetés en 1859 par Mgr Henri Jordany, évêque de Fréjus, qui les acquit pour 55 000 francs. L'abbaye a fait l'objet de travaux de restauration à partir de 1869.

La chapelle Saint-Sauveur est classée au titre des monuments historiques depuis le 12 juillet 1886.

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