Origine et histoire de la Chapelle Saint-Urlo
La chapelle Saint-Urlo et sa fontaine se situent à Lanvénégen, dans le Morbihan. Petit sanctuaire votif, la chapelle est un lieu de pèlerinage et accueille chaque année le pardon de Saint-Urlo le dernier dimanche de juillet; elle n'est desservie que pour cette cérémonie. Saint-Urlo, ou Gurloës, premier abbé de l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé, fait l'objet d'une dévotion soutenue et est invoqué pour les maux de tête, les douleurs rénales et la goutte, appelée en breton droug Saint Urlou. Construite entre 1513 et 1518, l'ensemble chapelle-fontaine appartient à la première moitié du XVIe siècle. Des restaurations ont été menées en 1851-1853, en 1929-1930 pour réparer l'effondrement du transept, puis en 1971. La chapelle et la fontaine sont classées au titre des monuments historiques depuis le 9 avril 1932. Le baron du Faouët était seigneur prééminencier de la chapelle. Le pardon de juillet 1675 fut le théâtre d'un épisode de la Révolte des Bonnets rouges : le prêtre Alain Maillard excita la foule en présentant un document prétendant à l'imposition de la gabelle en Bretagne, un sergent nommé Cosvart fut malmené et Maillard fut ultérieurement condamné aux galères. La chapelle est bâtie en granit selon un plan en croix latine, comprenant une nef, un transept et un chevet carré. Le clocher est un beffroi en granit, ajouré de meneaux sur les quatre faces et surmonté d'une flèche octogonale élancée aux arêtes ornées de crochets gothiques. Un cadran solaire en ardoise, daté 1603 et portant l'inscription S. MORE ABTE 1603, orne la façade sud. À l'intérieur, le maître-autel date du XVIIIe siècle; on y trouve également deux autres autels et trois retables, dont ceux du chœur et du bras nord portent la date 1699. Une tribune en bois datée 1712, soutenue par trois poteaux et accessible par un escalier, est adossée au pignon ouest. La charpente conserve des éléments du XVIe siècle, notamment sablières, entraits et trois blochets sculptés. Les sablières sont décorées de frises de rinceaux de feuillage et de pampres, des engoulants ornent les extrémités des entraits et les blochets présentent des bustes d'angelots, dont l'un tient une couronne d'épines. La fontaine voisine se présente comme un édicule granitique surmonté d'un fronton triangulaire abritant une niche sans statue; l'eau s'écoule dans une piscine carrée et l'ensemble est délimité par une enceinte en granit munie d'un banc.