Origine et histoire de la Chapelle de Gicqueleau
La chapelle Saint-Vellé de Gicqueleau, dite aussi Guicquelleau, se situe sur la commune du Folgoët, dans le Finistère, et forme un carrefour avec les communes voisines de Saint-Frégant et Kernoues. Elle est inscrite à l'inventaire des monuments historiques depuis 1975. Saint Vellé, appelé aussi saint Quelleau, serait un ermite venu du Pays de Galles au Ve ou VIe siècle et aurait vécu dans le vallon voisin de Toulran ; il est traditionnellement invoqué contre les maux de tête. Un vitrail représentant le saint se trouve dans la basilique du Folgoët. Une première chapelle aurait été édifiée sur le site aux IXe‑Xe siècles ; l'édifice actuel, chapelle privative du manoir de Guicquelleau, a été construit entre le XVIe et le XVIIIe siècle. Vers 1530, après que l'ancienne église de la paroisse d'Elestrec eut été détruite par la foudre, les paroissiens utilisèrent la chapelle de Saint‑Vellé qui devint alors église paroissiale, donnant au lieu le nom de Guicquelleau, formé du breton guik (« bourg ») et gwelleo (« saint Vellé »). D'importants travaux eurent lieu en 1675 : la chapelle fut notamment surmontée d'un clocheton à dôme et lanternon et dotée d'un cimetière, d'un ossuaire, d'un mur d'enclos et d'un presbytère. En 1778 Jean‑Baptiste Ogée décrit la paroisse de Guiquelleau (ou Ellestrec) comme fertile, située dans le ressort de Saint‑Pol‑de‑Léon, comptant environ 900 communicants, comprenant plusieurs fiefs relevant du roi et englobant le Folgoët. Guicquelleau fut érigé en commune en 1790 et une petite école s'ouvrit en face de la chapelle. En 1826, la chapelle, devenue trop petite pour l'ensemble des fidèles, vit le transfert du culte vers la basilique Notre‑Dame‑du‑Folgoët ; la paroisse prit ce nom en 1829 par ordonnance royale. L'édifice a fait l'objet de restaurations en 1834 puis en 1986, cette dernière conduite par l'association Les Amis du Folgoët. En 1944, lors de l'occupation, les Allemands y installèrent un petit hôpital d'une vingtaine de lits et laissèrent des graffitis sur les murs ; après leur départ, un « pardon de réconciliation » fut célébré le 24 juin 1944 par le recteur Charles Guéguen. À la suite de fortes pluies, la commune a conforté en 2013 le mur de l'enclos donnant sur la route et Les Amis du Folgoët ont posé un garde‑corps. L'édifice présente un clocher à deux chambres amorti par un lanternon et porte le blason de la famille du manoir, Marc'hec, d'azur à trois quintefeuilles d'or. Un calvaire en granit monolithique, datant du Moyen Âge, repose sur un socle hexagonal à cinq degrés. Plusieurs sépultures de la famille Marec'h, seigneurs de Guiquelleau, s'y trouvent, ainsi que d'autres tombes anonymes ; deux stèles hémisphériques sont placées à la base du muret entourant la chapelle. L'intérieur conserve un maître‑autel de style Louis XV orné de boules dorées, un autel en pierre autrefois décoré de roses et d'œillets, ainsi que des statues, dont une sainte Marguerite, une Vierge à l'Enfant et saint Vellé posant la main sur la tête d'un enfant. Il n'y a plus de messe régulière, mais un pardon est organisé fin juin : la procession part de la fontaine privée du manoir de Guiquelleau, remonte vers la chapelle au son des cantiques, se termine par une messe sonorisée et la cloche marque la fin de l'office. Pour le temps de carême, les croyants se réunissent parfois à la chapelle pour se rendre ensuite à la basilique du Folgoët. Le site est entouré de champs cultivés et d'un jardin pédagogique où chaque espèce est étiquetée, offrant des couleurs changeantes selon les saisons. Les Amis du Folgoët ont participé à l'aménagement en « Terre d'Hortensia » et le lieu comporte notamment des hortensias et des camélias, ainsi que des essences indigènes comme l'aubépine et le frêne. Chaque été, l'association Arz e chapeliou bro leon organise des expositions d'artistes dans la chapelle ; les visites guidées sont gratuites et la chapelle est fermée le mardi. Des chemins accessibles à pied, en VTT ou à cheval permettent la découverte du ruisseau du bassin versant du Quillimadec, de sous‑bois et de sites patrimoniaux tels que d'anciens moulins ; le littoral et le site de Ménéham se trouvent à environ 16 km au nord. Après le pardon dominical de juin, un repas convivial de Kig ha Farz est suivi de parties de pétanque et de dominos organisées par Les Amis du Folgoët. La chapelle est fermée en dehors des jours de pardon et de la période des expositions ; l'accès est possible en voiture.