Chapelle Sainte-Anne dans la Drôme

Chapelle Sainte-Anne

  • 26770 au Pègue
Crédit photo : Lancelot d'Hauthuille - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Chapelle Sainte-Anne et son cimetière : inscription par arrêté du 17 juillet 1926

Origine et histoire

La chapelle Sainte-Anne, bâtie dans le cimetière du Pègue au pied de l'oppidum préromain, est un édifice roman qui occupe l'emplacement d'un ancien lieu de culte. Elle portait à l'origine les vocables Notre-Dame-d'Auton (Altonum) ou Saint-Menne et n'a reçu celui de Sainte-Anne qu'au XVIIe siècle. Des remplois d'époque romaine—colonnes, chapiteaux et un fragment d'inscription—rappellent l'antériorité du site ; des sarcophages et inscriptions découverts sur la commune, ainsi qu'une mosaïque mise au jour en 1875, corroborent l'importance ancienne d'Alétanum. La construction principale remonte au XIe siècle : une partie de la nef, initialement non voûtée, est attribuée à cette phase ; l'abside, en pierre de taille et en appareil soigné, a été élevée au troisième quart du XIIe siècle, comme l'attestent des caractères archéologiques et des marques de tâcherons comparables à celles d'églises voisines. Au cours du même temps la nef a reçu des renforcements intérieurs. Pendant une période du XVIIe siècle, après que les guerres de Religion eurent endommagé les autres églises du Pègue, Notre-Dame-d'Auton remplit la fonction d'église paroissiale ; probablement jugée trop petite, elle fut allongée d'une travée et les deux arcatures latérales de la travée orientale furent creusées pour aménager des autels — celui de Notre-Dame de Pitié au nord et celui de Sainte-Anne au sud — d'où proviendrait son nouveau vocable. Deux inscriptions du XVIIe siècle subsistent sur l'édifice : la date 1661 gravée sur le vantail de la porte d'entrée, associée à des armoiries et des initiales, et la date 1641 portée sur l'enduit du deuxième arc formeret nord de la nef accompagnée de l'inscription S. IAN BRVGIERE / GREFIER / Mll(e) MARTINE FAIN / A FAICT FERE SETE REPARSION ; Martine Fain, épouse de Jean Buyère, est mentionnée pour avoir fait des dons aux chapelles Notre-Dame de Pitié et Sainte-Anne en 1644, et l'agrandissement de la nef se situe probablement autour de ces dates. La chapelle, dernier vestige du couvent, conserve son cimetière et fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 17 juillet 1926. Elle a été entièrement restaurée en 1982-1983 par Francesco Flavigny, architecte en chef des Monuments historiques. Le chevet offre une abside semi-circulaire percée d'une fenêtre unique, couronnée d'une frise de dents d'engrenage très abîmée et d'une corniche en biseau qui supporte la toiture en lauze. Le pignon qui soutient l'abside est surmonté d'un petit clocheton à baie campanaire unique, sommé d'une croix en fer forgé.

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