Origine et histoire de la Chapelle Sainte-Catherine
La chapelle Sainte-Catherine et sa fontaine se trouvent sur la commune de Lizio, dans le Morbihan. L’origine de la chapelle est peut-être templière, mais il ne subsiste que peu d’éléments de cette époque ; l’arc en ogive qui divise la nef en deux parties est considéré comme le seul vestige romannet. L’édifice, de plan rectangulaire, présente une porte encadrée d’un motif à fronton surmontée d’un oculus orné de six rayons rectilignes ; le rampant du pignon comporte des petits redents et, au sommet et aux deux points bas, de petites croix en granit. Vers 1200, des Templiers auraient établi à Sainte‑Catherine un petit prieuré et sa chapelle sur l’un des chemins menant à Compostelle ; après la suppression de l’Ordre, leurs biens sont passés aux Hospitaliers de Saint‑Jean de Jérusalem. La chapelle a été détruite par un incendie en 1615 ; un chapiteau porte la date 1616, tandis que l’arc diaphragme et la charpente armoricaine sont manifestement antérieurs au XVIe siècle. Une reconstruction importante a été menée sous l’autorité de Charles Laurencin, commandeur de Carentoir entre 1652 et 1675. La fontaine de dévotion porte la date de 1661 et des marques du XIXe siècle ; la croix de l’enclos, datée de 1708, a été offerte par le fabricien F. Le Merveilleux, la sacristie date de 1722 et le lambris a été refait en 1771, comme l’indique une inscription. L’ensemble chapelle‑fontaine est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 29 mars 1935.
La visite commence par la pierre de direction située à environ 200 mètres à l’ouest, en bordure de la route, qui porte plusieurs inscriptions et la mention « Chemin du ciel et de 1763 ». L’enclos s’ouvre près de la route au nord‑ouest ; en contournant la chapelle on remarque que le vitrail oriental est obstrué par une maçonnerie. La fontaine Sainte‑Catherine montre un fond de bassin où des dalles de granit et de schiste se côtoient ; elle renferme une niche avec une petite statue de la sainte et des marques gravées : 16 et 61 séparés par un écu en bas, 1861 en haut et 1824 à droite. Le mur de l’enclos est interrompu sept fois par des passages obstrués par des plaques verticales ; l’un d’eux, au sud, est accessible par un escalier de sept marches que certains auteurs mettent en relation avec l’ouvrage de Raymond Lulle.
La façade occidentale, sobre, présente un pignon triangulaire surmonté d’une croix et deux colonnettes aux extrémités ; la colonnette nord figure une croix, la colonnette sud subsiste malgré un sommet brisé. Le triangle qui surplombe la porte est sculpté d’une coquille Saint‑Jacques et porte des angles de 108°, 36° et 36° ; l’oculus central est orné d’un chrisme. En franchissant le seuil on entre dans un narthex dallé : 63 dalles de schiste composent un parcours au sol, suivi d’assemblages de dalles de granit représentant une clé puis une marelle ; le narthex est séparé de la nef carrée par un arc en ogive. Dans la nef se trouvent, au nord, une statue de Saint‑Fiacre et, au sud, une statue de Saint‑Jean‑Baptiste. L’autel est surmonté d’un retable à quatre colonnes symbolisant les éléments, avec les statues de Sainte‑Catherine au manteau d’or et de Saint‑Jean l’évangéliste tenant un livre fermé, ainsi qu’un tableau consacré à Sainte‑Catherine. À la base de l’autel, un triangle rayonnant contient des marques mystérieuses — trois chiffres 7, l’un inversé, et une répétition de la lettre hébraïque resh — entouré d’une nuée, de douze rayons et d’un cercle doré ; ces éléments sont mis en lumière par le soleil selon les jours de l’année et les heures.
L’enclos abrite deux ifs, un calvaire et une galerie attenante à la chapelle ; le calvaire porte des inscriptions gravées sur son socle (17 IHS 08 R.VEILLUX, FABRIC, QUE, MEL FPL) et la galerie repose sur trois colonnes aux bases respectivement carrée, octogonale et circulaire, l’un des chapiteaux portant la date 1616. Le site repose sur un massif granitique ; sept veines d’eau traverseraient la chapelle — quatre perpendiculaires à son axe, une dans l’axe et deux en biais — et plusieurs courants circulent à plusieurs mètres de profondeur ; trois courants telluriques ont été identifiés et décrits comme uranium, sélénium et argent double.