Origine et histoire de la Chapelle Sainte-Croix
La chapelle Sainte-Croix, dite chapelle des Pénitents Blancs, se situe rue Saint-Joseph dans le Vieux-Nice et appartient à l’archiconfrérie des pénitents blancs. Construite par les Minimes à partir de 1633, elle a été partiellement reconstruite entre 1765 et 1767 sous la direction de l’architecte Antoine Spinelli ; le clocher baroque date également de cette campagne. La façade, dont le style rappelle le XVIIe siècle, a été retouchée en 1875 et pourrait dater de cette grande restauration. Classée au titre des monuments historiques le 22 septembre 1987, la chapelle conserve un intérieur dont l’architecture est restée inchangée depuis l’achèvement et la consécration du 1er mai 1767. L’espace répond aux besoins d’une confrérie : une longue nef rectangulaire, un chœur rectangulaire qui a été ultérieurement doublé pour permettre la célébration de la messe face au public, et un sanctuaire pourvu de stalles destinées aux pénitents, disposées comme dans des églises conventuelles. La hauteur des plafonds, la décoration sobre et les tonalités discrètes — bleu clair, gris et blanc — associées à de délicats motifs floraux sur murs, frises et voûtes, dégagent une impression de légèreté et d’élégance. La façade porte un pélican nourrissant ses petits, symbole de charité, et deux devises, in hoc signo vinces et o crux ave, spes unica, qui renvoient à la dévotion de l’archiconfrérie. Le programme décoratif met largement en scène le thème de la Croix, présent tant par des devises et références historiques que par des tableaux et fresques : la révélation de la croix à Constantin en 312 et la découverte de la Croix par sainte Hélène en 326 sont évoquées, de même que la Croix glorieuse figurée en trompe-l’œil dans la voûte du sanctuaire. Le premier médaillon de la voûte de la nef et le tableau du sanctuaire représentent saint Bonaventure, inspiré par la Croix, et la grande croix d’autel, émergeant d’un crâne et ornée d’un pélican, renvoie au Golgotha et aux symboles chers aux pénitents blancs. Le premier autel à droite présente, dans un riche encadrement baroque en plâtre restauré, la copie du XVIIIe siècle d’un « Saint Michel écrasant le dragon » de Luca Giordano ; le premier autel à gauche abrite une Pietà en bois sculpté du XVIIe siècle dédiée à la Madone des Sept Douleurs. Le deuxième autel à droite, non dédié, expose un tableau de l’arrestation de Jésus au-dessus d’un prie-Dieu en noyer décoré de deux pénitents adorant la Croix, tandis que le deuxième autel à gauche est consacré à la Nativité de la Vierge. Dans le sanctuaire, les stalles, disposées sur trois côtés et sur deux niveaux, accueillent les pénitents en prière ; on y remarque également un vaste lutrin tournant sous la place réservée au prieur et une Vierge de miséricorde encastrée au dos du maître-autel. La chapelle est ouverte aux visites tous les mardis de 15 heures à 17 heures.