Origine et histoire de la Chapelle Sainte-Émérance
La chapelle Sainte-Émérance, située à La Pouëze (Maine-et-Loire), est attribuée au roi Louis XI qui fit édifier l'édifice après s'être déclaré guéri grâce à l'intercession de la sainte lors d'une chasse à proximité en 1472 ; il y envoya des reliques et une statue en argent, fondue à la Révolution. En 1482, Louis XI institua dix chapelains pour la chapelle ; les voûtes, les portes à accolades et les armes royales confirment l'époque et le commanditaire. Vendue comme bien national le 22 vendémiaire an V (13 octobre 1796) à Alexis Ricoult, meunier, et à Louis Bellier, marchand, elle est alors décrite en ruine. Des restaurations ont été réalisées au XIXe siècle, portant notamment sur le pignon occidental — qui comportait à l'origine des baies géminées — et le portail avec ses consoles. L'édifice, de style gothique flamboyant de la fin du XVe siècle, présente un plan rectangulaire soutenu par neuf contreforts, trois travées et une abside en V à deux pans, configuration plutôt rare. Il compte deux entrées, en façade et sur le flanc sud, ainsi que de larges baies au style flamboyant. Les voûtes de type Plantagenêt sont ornées de clés décorées aux armes du roi et du dauphin, futur Charles VIII. L'autel principal est surmonté d'un retable richement sculpté, flanqué de deux colonnes fuselées à terminaisons feuillagées et orné d'une large guirlande ; la table d'autel provient de l'ancienne église de Vern-d'Anjou. Une statue polychrome en pierre de la sainte, datée du XVIe siècle, représente la martyre de façon naïve, tenant dans son tablier les pierres de sa lapidation. La chapelle a aussi une dimension mémorielle pour la famille de La Pouëze, rappelée par une plaque commémorative posée par l'association de famille. L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis 1959.