Origine et histoire de la Chapelle Sainte-Eugénie
La chapelle Sainte-Eugénie, située à Nîmes (Gard, Languedoc-Roussillon), est mentionnée dès 956 et constitue la plus ancienne église nîmoise encore en activité. Unique édifice religieux ayant échappé aux destructions de la fin du XVIe siècle, elle fut concédée aux Protestants en 1561 puis utilisée comme poudrière avant d'être vendue en 1569 et laissée à l'abandon. Rendue au culte catholique en 1657, elle resta la seule paroisse de la ville jusqu'en 1746. Le cloître, signalé à l'est de l'église dans le dénombrement de 1547, accueillit les Visitandines en attendant leur entrée au couvent en 1666. La chapelle fut vendue comme bien national en 1792, puis rachetée en 1877 par le chanoine Couran, qui entreprit des travaux lui donnant l'aspect actuel. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques depuis 2009.
La construction révèle deux phases distinctes : une nef romane attribuée aux Xe–XIe siècles et un chœur dont le texte signale une origine au XVe siècle, par ailleurs restauré en 1654. La nef conserve une voûte en berceau assez basse, soutenue par des arcs doubleaux, et un cordon très simple le long des murs qui lui confère une apparence dépouillée. Quatre dalles funéraires datées des XIIe et XVIIe siècles subsistent au sol. Le chœur présente une voûte sur croisée d'ogives ornée de liernes et de tiercerons. La façade occidentale a été refaite à la fin du XIXe siècle en ciment moulé, dans un style néo-roman, et surmontée de deux niveaux, travaux réalisés après le retour au culte à partir de 1877. Le décor sculpté en bois du chœur, de style néogothique et occupant toute la travée du chœur, serait l'œuvre du sculpteur Roy ou Rey ; cet ensemble décoratif est classé au titre d'objet depuis le 29 septembre 1970. Le mobilier comprend notamment un retable, un autel, un baldaquin, un luminaire de sanctuaire et une dalle funéraire de 1660. La chapelle est desservie pour la forme ordinaire par la paroisse cathédrale et pour la forme extraordinaire par l'Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre, selon le motu proprio Summorum Pontificum.