Origine et histoire de la Chapelle Sainte-Madeleine de Chalet
La chapelle de pèlerinage Sainte-Madeleine de Chalet, située près de Massiac dans le Cantal (Auvergne), est un édifice roman du XIIe siècle classé au titre des monuments historiques par arrêté du 29 décembre 1982. Elle occupe le sommet d’un éperon basaltique qui domine la vallée de l’Alagnon et la ville de Massiac ; le village de Chalet se trouve à 400 mètres à l’est, sur le plateau, et l’autoroute A75 passe à 390 mètres au sud, à la limite du périmètre de protection. Placée à l’entrée du département, la chapelle est souvent prise comme emblème de la Haute-Auvergne. À l’origine chapelle castrale de la forteresse, elle n’a jamais été église paroissiale et son histoire est liée aux seigneurs du lieu, anciennement appelés Chalès-le-chastel, et aux seigneurs de Mercœur. Le nom Chalès ou Chalet dériverait du gaulois caleto, « dur », ou de cala, « pierre, rocher ». L’édifice, bâti à quelques centimètres du bord du rocher, présente un plan roman avec une nef centrale voûtée en berceau séparée du sanctuaire par un arc triomphal. Le sanctuaire comprend un chœur et une abside ronde voûtée en cul-de-four, surélevée de deux marches, et la chapelle comporte deux annexes latérales : la chapelle sud daterait du XIIIe siècle et la chapelle nord du XIVe siècle. La couverture de la voûte du sanctuaire a été décorée d’une fresque représentant un tétramorphe, avec un Christ en majesté dans une mandorle, et des sondages ont révélé la présence de peintures sous les enduits. L’édifice est pourvu d’un clocheton aéré et d’un porche à auvent traditionnellement appelé « Caqueteuse ». Une Vierge en majesté de type roman y était autrefois installée ; elle se trouve aujourd’hui dans l’église Saint-André de Massiac. La chapelle a fait l’objet de travaux de restauration en 1894 puis de 1980 à 1983. Le château, aujourd’hui disparu, se trouvait à l’aplomb de l’éperon basaltique ; sa situation était stratégique, à deux kilomètres de la voie romaine Gergovie–Toulouse, et la chapelle se dressait face à la porte d’entrée, à l’extrémité d’une petite cour intérieure. Le 1er décembre 1471, Guillaume de Flageac, abbé de Pébrac, vint bénir l’édifice en présence de l’évêque de Saint-Flour Antoine de Léotoing-Montgon, qui résidait alors au château ; Antoine de Léotoing-Montgon mourut au château le 4 décembre 1482, en pleine épidémie, et fut d’abord inhumé dans un enfeu de basalte situé à droite de l’autel avant que ses neveux ne transfèrent sa dépouille dans le caveau de la cathédrale. Chaque 22 juillet, jour de la Sainte-Madeleine, la chapelle fait l’objet d’un pèlerinage qui s’achève par un hommage à la grotte autrefois considérée comme habitée par la sainte. La tradition rapporte aussi la légende des deux anachorètes, saint Victor et sainte Madeleine, qui vivaient chacun sur un rocher opposé : refusant de se rencontrer, la sainte aurait tendu son chapelet et un pont miraculeux se serait formé pour les rapprocher.