Origine et histoire
La chapelle Sainte-Madeleine, troglodytique, s'appuie pour son histoire sur des traditions locales dont la véracité reste incertaine. Selon une première tradition, une femme de Saint-Alban trouva le long d'un chemin une image de sainte Madeleine tenant un crâne; pensant l'avoir perdue, elle la mit dans un livre, mais la retrouvait à chaque passage et fit le vœu d'ériger un oratoire dans la grotte si elle obtenait gain de cause dans un procès. Une autre tradition rapporte qu'un gouverneur du Puy, désarçonné près du site, aurait été sauvé d'une chute par une prière à sainte Madeleine et, en reconnaissance, aurait fait édifier une façade en pierre de Langeac devant la cavité. Un traité de 1312 mentionne la fréquentation de la grotte depuis le XIIIe siècle et l'inhumation de fidèles à proximité, ce qui suggère une origine médiévale du culte. Des archives notariales signalent des donations testamentaires destinées à faire dire des messes ou à réparer la chapelle entre 1682 et 1781, et des fouilles conduites en 1872-1873 ont mis au jour des monnaies datées principalement de 1615 à 1631. Ces éléments documentaires et archéologiques confirment la présence d'un culte au début du XVIIe siècle. Le culte de l'oratoire paraît en outre lié à celui de la Sainte-Baume, la tradition affirmant que les reliques de la sainte furent découvertes par Charles d'Anjou en 1280 ; la présence autrefois d'une maquette de la montagne dans la chapelle renforce cette filiation. Il est probable que la dévotion locale provienne d'un fidèle revenu d'un pèlerinage à la Sainte-Baume. Un bâtiment existait vraisemblablement au XVIIe siècle ; la façade actuelle, de style néoclassique, relève d'une esthétique répandue surtout à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle et dans la région jusque dans les années 1840, tandis que certains balustres, de modèle caractéristique du XVIIe siècle, peuvent être des réemplois. La chapelle se présente comme une façade bouchant une cavité rocheuse : au centre s'ouvre une porte encadrée de bossages et coiffée d'un couvrement en anse de panier, fermée par des battants en pin décapé et clouté. Des moulurations droites délimitent six panneaux rectangulaires et, au‑dessus d'une traverse dormante, un tympan plein en bois orné de motifs sculptés épouse l'encadrement surbaissé. Deux baies latérales éclairent la nef, surmontées d'un fronton triangulaire percé d'un oculus équipé d'un vitrail protégé par un grillage ; au sommet, une petite croix en tuf rouge repose sur un socle de pierre. Des traces de peinture subsistent sur certaines pierres. À l'intérieur, la nef est parallèle à la façade et une chapelle occupe la profondeur côté ouest. La chapelle est située à Monistrol-d'Allier et s'atteint par le GR 65 ou par l'ancienne route de Saugues.