Origine et histoire de la Chapelle Sainte-Marie-des-Chazes
La chapelle Sainte-Marie-des-Chazes, de style roman auvergnat, se situe à Saint-Julien-des-Chazes, en Haute-Loire, au bord de l’Allier et au pied de falaises basaltiques. Elle était l’église d’un prieuré dépendant de l’abbaye bénédictine de Saint-Pierre-des-Chazes ; sa date de fondation n’est pas connue et l’édifice est attribué de façon variable aux XIIe ou XIIIe siècles. En 1645 un incendie détruisit les archives du monastère, que la Révolution acheva de ruiner ; après la Révolution la chapelle fut sécularisée et servit de hangar agricole, puis elle fut restituée au culte au XIXe siècle et cédée à la commune le 19 mai 1865. Inscrite sur la liste des monuments historiques de 1862, la chapelle fit l’objet de travaux de consolidation en 1865-1866 en raison de son état précaire. En 1904, un violent orage provoqua l’effondrement du porche, du clocher et de la tribune ; l’ensemble fut ensuite reconstruit et restauré sous l’égide des Beaux-Arts. Des peintures murales datées du XIIIe siècle ornait la paroi nord — scènes de la Passion et du Jugement dernier —, mais elles ont été transportées au musée du Puy et certaines disparurent lors d’un effondrement partiel en 1905, connues aujourd’hui par des reproductions. La chapelle a également conservé une statue romane de la Vierge en majesté, une sculpture en bois polychrome du XIIe siècle classée et désormais exposée dans l’église paroissiale de Saint-Julien-des-Chazes. Architectoniquement, l’édifice présente un clocher-porche et une nef unique de trois travées voûtée en berceau qui s’achève par une abside en cul-de-four, légèrement en retrait, circulaire à l’intérieur et pentagonale à l’extérieur. La nef est séparée du chœur par un arc doubleau reposant sur des colonnes engagées, surmontées de chapiteaux ornés de rinceaux et de feuillages. La tour romane, de plan carré, se termine par une flèche coiffée d’antéfixes au sommet et à chacun de ses angles ; chaque face de la tour comporte deux fenêtres romanes jumelles à claveaux alternés et munies d’archivoltes. Malgré les mutilations subies au cours des siècles, la chapelle reste un témoin notable de l’art roman dans la région.