Origine et histoire de la Chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom
La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom, située à Sainte-Marie-du-Ménez-Hom sur la commune de Plomodiern (Finistère), occupe un enclos paroissial au pied des deux sommets du Ménez-Hom. D'origine pour partie au début du XVIe siècle, l'édifice a connu plusieurs campagnes de construction et de rénovation entre la première moitié du XVIe siècle et la fin du XVIIIe siècle, comme l'attestent de nombreuses inscriptions portées sur les murs, pignons et soubassements. Le clocher à dômes superposés est daté de 1663 ; sa souche et ses balustrades portent des inscriptions des années 1668, 1670, 1772 et 1773, reflétant des travaux échelonnés. L'arc de triomphe à triple arcade est daté de 1730, tandis que le portail de l'enclos porte une inscription de 1738–1739. Le calvaire du placître, daté de 1544, présente un programme sculpté à étages : le Christ en croix au sommet, des cavaliers, une pietà, des statues jumelées (saint Pierre et saint Jean ; sainte Marie-Madeleine et saint Yves) et une figure agenouillée de Marie-Madeleine au pied. La chapelle conserve en façade des appareillages différents — granit de Logonna, granit plus sombre et grès armoricain — qui témoignent des étapes successives de construction, dont une extension appelée « la chambre des moines ». L'intérieur comporte des collatéraux datés de 1574 et 1591 et une charpente de voûte richement ornée.
La sacristie, surnommée « chambre des moines rouges », évoque l'association traditionnelle avec les Templiers et rappelle l'usage ancien de ce lieu comme point de rassemblement et de recueillement ; une croix hors de l'enclos, dite de Park ar Groaz Ru, renvoie également à cette mémoire. Des cupules creusées dans des dalles de schiste à l'entrée de l'enclos sont interprétées comme des traces probables d'un culte préchrétien ou comme un réemploi de dalles plus anciennes. Une fontaine de dévotion du XVIIe siècle se trouve dans l'enclos.
Le mobilier liturgique est particulièrement riche : les trois retables baroques du maître-autel et des autels latéraux, datés du début du XVIIIe siècle (1703 et 1710), ont été classés monuments historiques en 1912 et restaurés jusqu'en 2010 ; le retable central, œuvre attribuée au menuisier Jean Le Séven et au sculpteur Jean Cévaër, inclut colonnes torses, nombreuses statues et bas-reliefs autour d'une composition consacrée à la Sainte Famille. Le retable sud est consacré aux apôtres et le retable nord à des figures telles que saint Jean-Baptiste, saint Louis, saint Laurent et sainte Marie-Madeleine. Un Christ en croix en bois, daté du début du XVIIIe siècle, a été classé en 1957. Dans la nef se trouve une statue de saint Laurent en pierre de Kersanton attribuée au XVe siècle, et des sablières sculptées, dont une illustre la légende du riche laboureur puni pour s'être moqué de la Sainte Famille.
Jusqu'au début du XXe siècle, des foires importantes se tenaient à proximité de la chapelle ; les offrandes des pèlerins et ces collectes expliquent en partie l'importance des revenus et la richesse des aménagements et du mobilier. Vers la fin de l'Ancien Régime, la chapelle figurait parmi les plus pourvues de l'évêché de Cornouaille. En mars 1903, une tempête provoqua la foudre sur le clocher et des effondrements partiels de la toiture. La chapelle, l'arc de triomphe et le calvaire sont classés au titre des monuments historiques depuis le 28 octobre 1916. Une plaque commémorative de la Résistance et d'autres éléments ajoutent au caractère mémoriel du site. Enfin, la présence de statues de saint Hervé dans l'arc de triomphe et à l'intérieur, ainsi que les divers inscripteurs et mentions gravées sur le bâti, témoignent de l'attachement local et des contributions successives ayant façonné l'ensemble.