Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon en Indre-et-Loire

Patrimoine classé Art préroman Chapelle romane Eglise troglodyte

Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon

  • Rue du Coteau-de-Sainte-Radegonde
  • 37500 Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon
Crédit photo : French school (13th century) - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIe siècle

Patrimoine classé

Chapelle, y compris les peintures murales qu'elle renferme (cad. 105, 106) : classement par arrêté du 8 juin 1967

Origine et histoire de la Chapelle Sainte-Radegonde

La chapelle Sainte-Radegonde, semi-troglodytique, est creusée dans le coteau de tuffeau qui domine la Vienne à l’est de Chinon; elle occupe un site connu depuis l’Antiquité, lié à un puits dont l’eau a longtemps été réputée miraculeuse. Selon la tradition, l’ermite Jean le Reclus, venu des îles britanniques et mentionné par Grégoire de Tours, vécut en ce lieu et y serait enseveli, et sainte Radegonde s’y serait arrêtée à plusieurs reprises, ce qui explique la dédicace. Les aménagements aboutissant à la constitution d’une chapelle datent principalement des XIe–XIIe siècles, et le lieu a conservé une occupation et des aménagements troglodytiques multiples. La chapelle se présente aujourd’hui sous la forme de deux nefs parallèles : la nef nord, entièrement excavée dans le roc et soutenue par deux piliers monolithes à chapiteaux corinthiens, et la nef sud, maçonnée et à ciel ouvert, séparée de la première par une colonnade et une grille. Les deux nefs se terminent par un sanctuaire en cul-de-four; la nef troglodytique conserve une abside peinte au XIXe siècle et abrite un gisant de Jean le Reclus. L’accès se fait par un portail roman en plein cintre percé au milieu du mur gouttereau sud; la chapelle est reliée par un déambulatoire à l’escalier qui descend vers le puits et les cavités annexes. À l’ouest et au nord s’ouvrent des galeries et des habitations troglodytiques, anciennement transformées en logements et aménagées au XIXe siècle en deux unités distinctes, désormais intégrées au musée des arts et traditions populaires du Chinonais. Un escalier abrupt de trois volées descend d’environ quinze mètres jusqu’à un court couloir voûté donnant sur le puits et son bassin, alimentés par une nappe phréatique aux variations marquées.
La chapelle a connu des usages variés : oratoire puis lieu de sépultures d’ermites, profanation et pillage pendant les guerres de religion, transformation en habitations après la Révolution et enfin restauration et retour au culte à la fin du XIXe siècle. Rachetée par la ville de Chinon en 1957, elle accueille depuis 1966 le musée local; la découverte fortuite en 1964 d’une peinture dite de la « chasse royale » a conduit au classement de la chapelle et de ses peintures murales en 1967 et à des campagnes de restauration successives.
Les parois de la nef troglodytique portent huit campagnes de peintures identifiées, du XIIe au XIXe siècle, dont l’état de conservation varie selon les secteurs; les décors originaux étaient probablement plus étendus. La « chasse royale », peinturée en haut de la paroi nord et mesurant 2,15 m sur 1,15 m, représente un cortège de cinq cavaliers se dirigeant vers l’est; trois cavaliers semblent former un groupe distinct des deux autres, et deux d’entre eux portent une couronne tandis qu’un quatrième tient un oiseau de proie. Cette scène, aujourd’hui considérée comme une chasse au vol princière, est généralement interprétée comme une représentation de membres de la maison Plantagenêt, même si l’identification précise des personnages fait l’objet de débats. Des analyses techniques montrent une réalisation mêlant fresque et retouches à la détrempe sur un enduit en deux couches, et une datation radiocarbone récente situe l’exécution vers le milieu ou la seconde moitié du XIIe siècle, apportant des éléments nouveaux à l’interprétation.
D’autres décors subsistent : des fragments du XIIe siècle dans la chapelle occidentale, des peintures du XVe et du XVIIe siècle retouchées au XIXe siècle dans la chapelle orientale, et une représentation du Christ en gloire peinte au XIXe siècle dans l’abside troglodytique, qui recouvre partiellement un décor plus ancien. Les restaurations et les sondages menés au XXe et XXIe siècle ont permis de dégager, consolider et parfois restituer ces ensembles picturaux, tout en mettant au jour des témoins archéologiques et mobiliers exposés sur place. La chapelle demeure accessible au public en saison et lors des Journées européennes du patrimoine, inscrivant ce site semi-troglodytique au patrimoine local et scientifique.

Liens externes