Origine et histoire de la Chapelle San Quilico
La chapelle San-Quilico, aussi appelée San Quìlicu ou San Chirgu en corse, est un petit édifice roman situé dans le village de Cambia, en Haute-Corse, sur la commune de Cambia et l'ancienne piève de Vallerustie, dans le diocèse d'Aléria. Classée au titre des monuments historiques depuis le 15 juin 1976 sous le nom officiel d'Église San Quilicu, elle se dresse à 745 m d'altitude, en contrebas du hameau San Quilico et à environ 500 m de la chapelle Santa Maria. De plan rectangulaire, elle présente une nef orientée est‑ouest et une abside semi‑circulaire voûtée en cul‑de‑four à l'est ; la façade principale, à l'ouest, s'ouvre par un portail. Datée du XIIIe siècle, la chapelle a probablement été remaniée vers 1453‑1496. L'édifice, bâti en dalles de schiste ocre soigneusement appareillées et couvert de teghje en schiste, illustre les principes de l'art roman pisan. La façade, simple rectangle coiffé d'un pignon triangulaire isocèle flanqué de décrochements latéraux plus bas, est animée par un décor symétrique au‑dessus du portail et par une série d'arcatures sur modillons qui borde la toiture. Le chevet reproduit la même série d'arcatures coiffant l'abside, percée d'une fenêtre meurtrière en son centre. Les linteaux, tympans et archivoltes sont sculptés de motifs archaïsants, parmi lesquels des scènes comme la Tentation d'Ève, et l'archivolte protégeant le tympan ouest, composée de trois claveaux, porte un entrelacs remarquable. Un tympan latéral, au sud, représente en bas‑relief un homme terrassant un serpent. L'intérieur conserve des fresques du XVe siècle dans le cul‑de‑four de l'abside et sur l'arc triomphal : au chœur sont figurés le Christ en croix et le Père Éternel, surmontés du soleil, de la lune et d'une colombe, entourés des quatre Évangélistes et de quatre anges. La richesse des sculptures et des peintures, à la fois naïves et originales, fait la singularité de l'édifice, qui bénéficie d'un cadre remarquable sur le flanc sud‑ouest de la montagne de San Pedrone. L'église Santa Maria, toute proche, présente des caractéristiques architecturales comparables mais dépourvue de décor peint ou sculpté. La tradition orale rapporte que les deux chapelles auraient été construites l'une par le père et l'autre par le fils, tandis que l'historienne Geneviève Moracchini‑Mazel estime qu'elles ont certainement été bâties en même temps. L'isolement de San Quilico, sa proximité avec d'autres églises de la piève et son éventuelle origine seigneuriale restent des points d'interrogation.