Chartreuse d'Auray à Brech dans le Morbihan

Patrimoine classé Patrimoine religieux Chartreuse

Chartreuse d'Auray

  • Le Bourg
  • 56400 Brech
Chartreuse dAuray
Chartreuse dAuray
Chartreuse dAuray
Chartreuse dAuray
Chartreuse dAuray
Chartreuse dAuray
Chartreuse dAuray
Chartreuse dAuray
Chartreuse dAuray
Chartreuse dAuray
Chartreuse dAuray
Chartreuse dAuray
Crédit photo : Pippobuono - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIIe siècle, 1er quart XVIIIe siècle, 2e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Cloître (cad. F 350) : inscription par arrêté du 25 septembre 1928 ; Chapelle, réfectoire et chapelle élevée à la mémoire des victimes de Quiberon (cad. F 350) : inscription par arrêté du 1er octobre 1943

Origine et histoire de la Chartreuse d'Auray

La chartreuse d'Auray, aussi appelée chartreuse Saint-Michel du Champ, est située sur la commune de Brech, dans le Morbihan. Elle trouve son origine après la bataille d'Auray qui vit la mort de Charles de Blois ; la collégiale Saint-Michel du Champ fut élevée par Jean IV en 1382 et les Chartreux s'y installèrent en 1482. Les religieux occupèrent le site pendant plus de trois siècles avant d'être expulsés lors de la Révolution en 1791. L'ancien monastère, confisqué et vendu comme bien national, fut partiellement démantelé par des propriétaires successifs qui rasèrent notamment les cellules du grand cloître et laissèrent se dégrader certains bâtiments. À un kilomètre de la chartreuse, dans le marais de Kerzo, se déroula en 1795 l'exécution des chouans et d'émigrés engagés dans l'armée anglaise ; leurs corps furent enterrés sommairement dans des fosses du lieu nommé dès lors Champ des Martyrs. En 1808, le curé Gabriel Deshayes, aidé d'un bienfaiteur, racheta les parties restantes de la Chartreuse et entreprit des travaux de restauration. En 1812, il y fit entrer la congrégation des Filles de la Sagesse, chargée d'éduquer des personnes sourdes et malentendantes. Les ossements des victimes de Quiberon furent exhumés au début de la Restauration et transférés solennellement dans un caveau de la Chartreuse le 15 mai 1814 ; le duc d'Angoulême vint s'y recueillir la même année. La construction d'un mausolée et d'autres monuments commémoratifs fut confiée à l'architecte Auguste Caristie ; le 20 septembre 1823 la duchesse d'Angoulême posa la première pierre de la Chartreuse et du monument de Quiberon, puis la chapelle expiatoire sur le Champ des Martyrs, et les édifices furent inaugurés le 15 octobre 1829. Le cloître date du XVIIe siècle ; la chapelle a été élevée vers 1720 et le réfectoire, construit vers 1630, est couvert d'une voûte lambrissée peinte et décorée vers 1750 et conserve des boiseries à la base des murs. Le cloître a été inscrit au titre des monuments historiques le 25 septembre 1928 ; la chapelle, le réfectoire et la chapelle sépulcrale ont été inscrits en 1943. La chapelle sépulcrale abrite un mausolée en marbre blanc édifié sur le caveau des émigrés fusillés en 1795 ; il porte l'inscription latine commémorative QUIBERON XXI JULH MDCCXCXV W PRO DEO, PRO REGE NEFARIE TRUCIDATI et, sur trois côtés du soubassement, les noms de 952 victimes. Les sculptures qui ornent le monument comprennent des bustes, des scènes liées au débarquement et des bas-reliefs montrant le duc d'Angoulême priant sur les ossements et la duchesse d'Angoulême posant la première pierre ; certains bas-reliefs seraient l'œuvre du sculpteur David d'Angers. Les plans du mausolée ont été dessinés en 1832 par Louis‑Marie Normand. Après un incendie au XIXe siècle, un nouvel incendie dévastateur survint dans la nuit du 13 au 14 septembre 1968 ; la chartreuse a depuis été partiellement reconstruite. Elle reste, en 2020, la propriété de la congrégation des Filles de la Sagesse et abrite un EHPAD géré par une association à but non lucratif régie par la loi de 1901.

Liens externes