Chartreuse de Lugny à Leuglay en Côte-d'or

Patrimoine classé Patrimoine religieux Chartreuse Eglise gothique

Chartreuse de Lugny

  • D928 Chartreuse de Lugny
  • 21290 Leuglay
Chartreuse de Lugny
Chartreuse de Lugny
Chartreuse de Lugny
Chartreuse de Lugny
Chartreuse de Lugny
Chartreuse de Lugny
Chartreuse de Lugny
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Chartreuse de Lugny
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Chartreuse de Lugny
Chartreuse de Lugny
Chartreuse de Lugny
Propriété d'une société privée ; propriété privée

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Bâtiments de l'ancienne chartreuse, y compris l'église et son décor ; sol des parcelles situées dans l'ancien enclos et mur de clôture (cad. B 26, 28, 29, 31 à 44, 223 à 227, 230, 253 à 262) : inscription par arrêté du 22 novembre 1993

Origine et histoire de la Chartreuse de Lugny

L'ancienne chartreuse de Lugny est située dans un vallon de la commune de Leuglay, en Côte‑d'Or, à proximité de Recey‑sur‑Ource et de Châtillon‑sur‑Seine ; elle est accessible par la RD928. L'ensemble fait l'objet d'une inscription partielle au titre des monuments historiques. Selon la légende, saint Bruno aurait fondé la chartreuse, mais la fondation effective remonte à 1172 et est due à Gauthier de Bourgogne, évêque de Langres. Pour doter la nouvelle maison, Gauthier obtint des donations et conclut des échanges avec l'abbaye Saint‑Étienne de Dijon, l'ordre du Temple et l'abbaye cistercienne de Longuay, opérations constatées par des chartes des années 1170–1175. Le chapitre de la cathédrale de Langres confirma ces transferts, permettant l'installation durable des chartreux à Lugny. Dès les premières années, la chartreuse reçut d'autres libéralités de seigneurs locaux, parmi lesquels des familles de Grancey et de Rochefort, et plusieurs donateurs de moindre importance complétèrent ces dotations. Après avoir assuré la fondation, l'évêque Gauthier se retira à la chartreuse et y mourut revêtu de l'habit monastique ; la communauté compta rapidement une douzaine de pères chartreux et une vingtaine de frères lais chargés des travaux agricoles. La maison connut des destructions durant les années des grandes compagnies, mais bénéficia d'un relèvement grâce à des appuis et à des donations de grands personnages, qui permirent de reconstituer ses effectifs et ses ressources. Des prieurs et bienfaiteurs ultérieurs, dont des évêques et des ducs, contribuèrent encore à la reconstruction et à l'embellissement du monastère. À la fin du XVIe siècle, la chartreuse obtint le droit d'arborer des symboles royaux et le porche d'entrée date de cette période. Au XVIIIe siècle, d'importants travaux furent entrepris : le prieur fit décorer l'église et la salle capitulaire par l'atelier de Nicolas Pineau, et l'architecte Edme Verniquet éleva vers 1778 des maisons particulières qui pourraient correspondre aux cellules reconstruites et au grand cloître. Les possessions monastiques comprenaient de vastes bois d'environ 850 hectares, des terres et pâtures, une dizaine de métairies et fermes, ainsi que cinq moulins et des forges sur l'Ource, complétées par des droits d'usage, des dîmes et divers droits seigneuriaux. La chartreuse détenait également quelques vignes, notamment à Montbard, chercha à se procurer du sel par donation et possédait une bibliothèque de sept à huit cents volumes couvrant la théologie, l'histoire, la littérature et les sciences. L'église, consacrée en 1203, fut remaniée en 1560 puis modifiée au XVIIIe siècle par l'ouverture de grandes baies et des décors de goût baroque‑rococo ; un autel de marbre rehaussé de bronze se trouve aujourd'hui dans l'église de Recey‑sur‑Ource. La Révolution entraîna la vente de la chartreuse comme bien national en 1791 ; elle fut acquise puis rapidement revendue à des propriétaires privés et, à différentes époques, transformée (notamment en faïencerie). Propriété privée intégralement affectée à des logements et dépendances, la chartreuse est fermée au public hors des Journées européennes du patrimoine, le troisième dimanche de septembre. Plusieurs bâtiments importants subsistent, même si les deux cloîtres et les dix ou onze cellules des pères ont disparu ; la corroirie, bien conservée, est visible en bordure de la RD928, tandis que les autres constructions, en retrait sur le coteau, sont accessibles par une petite route et sont habitées. Les travaux attribués à Verniquet ont laissé une empreinte sur les maisons élevées dans l'enceinte, et les pièces et titres du monastère furent déposés aux archives de la Côte‑d'Or en 1860. Des études et une bibliographie locales documentent l'histoire et l'architecture de la chartreuse de Lugny.

Liens externes