Chartreuse de Neuville à Neuville-sous-Montreuil dans le Pas-de-Calais

Patrimoine classé Patrimoine religieux Chartreuse

Chartreuse de Neuville

  • La Chartreuse
  • 62170 Neuville-Sous-Montreuil
Chartreuse de Neuville
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Chartreuse de Neuville
Crédit photo : Pir6mon - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association ; propriété privée

Frise chronologique

Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
1325
Fondation de la chartreuse
1539-1571
Attaques des Impériaux
1584
Dévastation par les huguenots
1790
Vente aux enchères
1870
Destruction et reconstruction
1901
Fermeture de la chartreuse
2016
Début de la restauration
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

L'ensemble de l'ancienne chartreuse, à savoir : allée d'accès, mur d'enceinte, sol de la cour d'honneur, sol du petit et du grand cloître, sol de l'ancien cimetière, sol de l'ancien potager ; façades et toitures : du parloir et de la chapelle extérieure, du bâtiment d'entrée avec les ailes accolées, des bâtiments encadrant la cour d'honneur (galerie des étrangers, ancienne boulangerie et ancienne imprimerie au Nord, quartier des hôtes et appartement de l'évêque au Sud) , de la chapelle de famille, du réfectoire des pères, des frères et des cuisines, de la salle du chapitre, des galeries du grand cloître entourées des vingt-quatre enclos monastiques et de la cellule du prieur ; église avec ses vitraux et son mobilier, chapelle Nord formant sacristie à double étage avec son escalier, bibliothèque et salle du trésor (au premier étage au-dessus de la salle du chapitre) , cellule de chartreux (reconstituée) située au Nord et portant la lettre J (cad. AI 2 à 11, 14) : inscription par arrêté du 28 décembre 1993

Personnages clés

Robert III, comte de Boulogne Fondateur possible de la chartreuse en 1325.
Robert VI, comte de Boulogne Fondateur possible de la chartreuse en 1325.
Benoît-Joseph Labre Postulant refusé en 1767, plus tard béatifié et canonisé.
Clovis Normand Architecte responsable de la reconstruction entre 1872 et 1875.
Victor Morel Transforme le site en hospice, sanatorium et hôpital vers 1905.
Jules Rais Fondateur du comité de la Clairière en 1908.
François Pin Architecte impliqué dans l'acquisition du site en 2008.
Maxime Rinaldi Entrepreneur impliqué dans l'acquisition du site en 2008.
Yves Ducrocq Président de l'association de la Chartreuse de Neuville.
Alain Denizot Président du conseil d'administration depuis 2024.
Alexia Noyon Directrice de l'association de la Chartreuse de Neuville.
Annick Lefranc Chercheuse ayant contribué à la mémoire du cimetière belge.
Daniel Bourdelle Chercheur ayant contribué à la mémoire du cimetière belge.
Roger Benauwt Chercheur ayant contribué à la mémoire du cimetière belge.

Origine et histoire de la Chartreuse de Neuville

Ancienne chartreuse Notre-Dame-des-Prés

Située au 1, allée de La Chartreuse à Neuville-sous-Montreuil, dans le Pas-de-Calais, la chartreuse Notre-Dame-des-Prés est un ancien monastère fondé en 1325 pour l'ordre des Chartreux et fermé en 1901 en application de la loi Waldeck-Rousseau. C'est le plus grand monastère chartreux préservé en France, avec environ 2 hectares bâtis sur un domaine de 12 hectares. L'ensemble a été inscrit aux monuments historiques en 1993 et labellisé Centre culturel de rencontre en 2016.

La fondation de 1325 est attribuée soit à Robert III, comte de Boulogne, soit à Robert VI, les sources restant incertaines. La chartreuse traverse les violences des XVIe et XVIIe siècles : elle subit des attaques des Impériaux entre 1539 et 1571 puis est envahie et dévastée par les huguenots en 1584, dans le contexte des guerres de Religion. Le 6 octobre 1767, Benoît-Joseph Labre est refusé après quelques semaines de postulat dans la communauté ; il sera plus tard béatifié et canonisé.

Après la Révolution, les biens de l'Église sont nationalisés et vendus aux enchères le 11 décembre 1790, la ferme dite La Parthe à Bazinghen étant adjugée pour 70 800 francs. La chartreuse subit une nouvelle destruction lors de la guerre franco-allemande de 1870 ; l'architecte Clovis Normand mène la reconstruction entre 1872 et 1875 en s'appuyant sur la structure antérieure. Durant le XIXe siècle, les chartreux développent une activité d'imprimerie et constituent un important fonds de bibliothèque.

L'application de la loi de 1901 entraîne l'expulsion des chartreux, qui s'exilent en Angleterre à la chartreuse de Parkminster, emportant leur bibliothèque, tandis que l'imprimerie est entreposée chez les camilliens de Tournai. Vers 1905, Victor Morel transforme le site en hospice, puis en sanatorium et hôpital, et introduit un phalanstère ouvert aux artistes et destiné aux ouvriers et employés ; le comité de la Clairière, fondé par Jules Rais avec des écrivains, se réunit pour la première fois le 9 avril 1908, les activités artistiques prenant fin en 1912.

Pendant la Première Guerre mondiale, la chartreuse accueille environ 5 000 civils belges de mars 1915 à avril 1919 et devient un hôpital civil belge d'environ 700 lits ; le typhus et la grippe espagnole font de nombreuses victimes et 599 personnes (587 civils et 12 soldats) y trouvent la mort et sont inhumées dans une pâture privée. Les tombes, d'abord matérialisées, tombent dans l'oubli dans les années 1950-1960 ; l'attention portée à cette nécropole renaît au début de 2014.

La chartreuse fonctionne comme hôpital jusqu'en 1997. En 2000, les sœurs de Bethléem en acquièrent la propriété pour 3,5 millions de francs, mais la vente est annulée en raison d'une attaque de mérule pleureuse sur la charpente. Le grand chantier de restauration commence en 2017, avec un achèvement prévu pour 2026.

En 2008, une société anonyme pilotée par l'architecte François Pin et l'entrepreneur Maxime Rinaldi, rejoins par sept investisseurs, acquiert le site ; la même année est créée l'association de la Chartreuse de Neuville dont Yves Ducrocq prend la présidence. L'association détient 51 % du domaine tandis que des propriétaires privés conservent 49 % en attendant de céder leurs parts ; depuis 2024, Alain Denizot préside le conseil d'administration composé de 22 membres, succédant à Jean-Paul Delevoye et avant lui à Hervé Knecht.

L'association ouvre la chartreuse aux visites touristiques, conférences, séminaires, animations culturelles, chantiers d'insertion pour jeunes en formation et séjours de répit pour aidants familiaux, les visites représentant environ 15 % de ses revenus ; la directrice Alexia Noyon indique que d'autres projets, comme la création d'un hôtel, sont à l'étude sous réserve que l'association détienne la totalité du domaine.

Le projet de restauration lancé en 2016, estimé à 42 millions d'euros, concerne l'ensemble des bâtiments très dégradés et attaqués par la mérule : le chantier, classé après Notre-Dame de Paris parmi les plus importants en monuments historiques en France, prévoit notamment la repose de 380 000 ardoises, le remplacement de 165 m3 de charpentes et le remplacement de 350 tonnes de pierres. Les travaux se déroulent en trois tranches — le clos et couvert, le traitement des parquets et solives contre la mérule, puis l'aménagement intérieur — la première tranche s'achevant en 2023 et l'ensemble étant attendu pour mi-2026.

Architecturalement, la chartreuse inscrite en 1993 présente plusieurs éléments notables : le tympan du portail d'entrée, la cour vue du porche, la cour d'honneur, le cloître, une cellule de chartreux et des stalles dans la partie réservée de l'église. Un panneau au portail décrit le tympan en indiquant la Vierge au centre, le comte Robert III de Boulogne à gauche, et le révérend Dom Charles-Marie Saisson à droite, représentant respectivement la première construction de 1324 et la reconstruction de 1870 après les dégâts de la Révolution.

La mémoire du cimetière belge s'est précisée depuis 2014 grâce aux recherches d'Annick Lefranc, Daniel Bourdelle et Roger Benauwt ; en 2015 un panneau signale la direction de la nécropole située dans une pâture privée, une plaque listant les 599 noms a été posée en 2019 et inaugurée le 11 juin 2022 en présence de l'ambassadeur de Belgique en France. En 2024, les archives communales ont livré la liste complète des personnes inhumées — noms, âges, dates de décès, communes d'origine et plan des tombes — documents qui ont été remis le 3 décembre 2024 aux archives nationales belges pour tenter de retrouver des descendants des 605 citoyens belges identifiés dans ces registres.

Un cimetière des indigents, où étaient inhumés les pensionnaires de l'hospice entre 1950 et 1995, est à l'abandon depuis 1995 ; en 2023 des bénévoles et la municipalité entreprennent sa restauration et la recherche des identités des personnes inhumées, celles-ci n'ayant pas été enregistrées à l'état civil.

Liens externes