Chartreuse de Saïx à Castres dans le Tarn

Patrimoine classé Patrimoine religieux Chartreuse

Chartreuse de Saïx

  • Rue Albert Calmettes
  • 81100 Castres
Chartreuse de Saïx
Chartreuse de Saïx
Chartreuse de Saïx
Chartreuse de Saïx
Chartreuse de Saïx
Chartreuse de Saïx
Chartreuse de Saïx
Chartreuse de Saïx
Chartreuse de Saïx
Crédit photo : Xavier Guillot - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIIe siècle

Patrimoine classé

Mur d'enceinte avec ses six tours carrées ; portail d'entrée ; vivier ; sol de l'ancienne abbaye avec les vestiges qu'il peut renfermer (cad. E 1112 à 1129) : inscription par arrêté du 24 janvier 1978

Origine et histoire de la Chartreuse de Saïx

La chartreuse Notre‑Dame‑de‑Bellevue, dite chartreuse de Saïx, est un ancien monastère de chartreux situé à Castres, dans le Tarn ; son nom vient de la proximité du village de Saïx. En 1359 Raymond de Saysse (également orthographié Saissac ou Saïsse), riche marchand de Castres, offre à l'évêque la libre disposition de ses terres en vue d'une fondation cartusienne ; la réalisation de la fondation intervient après sa mort, selon son testament, en 1361, et le monastère prend d'abord le nom de Belvèse puis de Notre‑Dame‑de‑Bellevue. À la mort de son épouse Centulie de Brettes, celle‑ci lègue à la chartreuse ses derniers biens, notamment le château de Touscayrats. Au XVe siècle la chartreuse s'agrandit par la réunion avec la chartreuse de La Loubatière : la fusion est décidée le 7 décembre 1423 et confirmée par le pape Martin V le 6 janvier 1427, entraînant l'annexion de plusieurs prieurés, maisons et terres dépendant de La Loubatière, dont Fontiers, Villardonnel, Capcervy, la Barthe et les biens de Pezens et d'Escoussens, ainsi que des granges et manoirs tels que Fontbruno. Pendant les guerres de Religion le monastère est attaqué et les religieux sont chassés ; après le sac attribué au capitaine protestant Guilhot de Ferrières, les derniers chartreux se réfugient à Escoussens puis à Carcassonne avant de gagner Toulouse, où, en 1569, ils s'installent dans le prieuré de Saint‑Pierre. La restitution des biens est longue : la possession revient à l'ordre en 1647 et les religieux se rétablissent d'abord à la métairie de Boussac ; le rétablissement définitif et la reconstruction de la chartreuse sont prononcés en 1674, date à laquelle la chartreuse de Toulouse cesse de percevoir l'essentiel des revenus, malgré une rente de 5 000 livres que la chartreuse de Castres doit encore verser et qui provoque un différend durable entre les deux maisons. La Révolution met fin à la vie monastique : l'Assemblée constituante supprime les voeux et les congrégations en février 1790, la communauté tente de rester unie mais se dissout en décembre 1791 après l'élection d'un supérieur schismatique ; les bâtiments servent ensuite de prison pendant la Terreur, sont vendus, pillés et rasés, et de nombreuses oeuvres sont dispersées dans les églises de Castres, notamment des statues de marbre portées à la cathédrale Saint‑Benoît. Aujourd'hui il ne subsiste que le mur d'enceinte et un bassin ; le site conserve la trace d'éléments signalés autrefois, comme un grand portail en pierre de taille de style Louis‑XIV, des tours carrées à deux étages contenant des salles voûtées en arêtes reliées par des escaliers à vis (anciennes cellules) et un vivier dans la courbe de l'Agout. La chartreuse a donné son nom à une zone d'activité de Castres et l'ensemble est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 24 janvier 1978. Parmi les prieurs qui ont dirigé la maison figurent Jean Zeewen de Roosendael, Pierre Roux (ou Ruff), Jean de Libra, Jean de Boyer, Pierre Lion (ou Lyon) et Joseph Torrilhon.

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