Chartreuse de Vaucluse à Onoz dans le Jura

Patrimoine classé Patrimoine religieux Chartreuse

Chartreuse de Vaucluse

  • Fond de Vaucluse
  • 39270 Onoz
Chartreuse de Vaucluse
Chartreuse de Vaucluse
Chartreuse de Vaucluse
Chartreuse de Vaucluse
Crédit photo : Bonneville - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

2e moitié XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Chartreuse de Vaucluse : inscription par arrêté du 15 juillet 1927

Origine et histoire de la Chartreuse de Vaucluse

La chartreuse de Vaucluse, nommée d’après la forêt qui la domine, était une ancienne chartreuse située à Onoz, dans le Jura, sur la rive droite de l’Ain. Elle fut détruite lors de la construction du barrage de Vouglans entreprise dès 1965 et noyée lors de la mise en eau du lac de Vouglans en 1968, à plus de 45 mètres de profondeur. Fondée en 1139 après plusieurs donations, dont un domaine de 850 hectares offert par Hugues de Cuiseaux, seigneur de Virechatel à Onoz, elle figure parmi les plus anciennes chartreuses de l’ordre cartusien. L’ensemble a été reconstruit au XVIIIe siècle, notamment en 1756-1757, puis à nouveau en 1766 et 1787, mais certains éléments originels du XIIe siècle subsistaient, en particulier des jardins en terrasse bordant la rivière. Pendant la Révolution française, la chartreuse fut pillée en 1790 et, en 1791, les biens de la communauté furent confisqués et vendus sur la place d’Orgelet ; les bâtiments et terres proches furent acquis alors par un habitant de Moirans qui y établit une exploitation agricole. Divers éléments d’ameublement, comme des stalles, se retrouvent aujourd’hui dans des édifices religieux voisins à Menouille (commune de Cernon), Onoz, Vescles et Moirans, sans qu’il soit certain s’ils proviennent d’un don des religieux ou d’achats par les paroisses. La propriété a ensuite changé de mains à plusieurs reprises et la famille Michon du Marais en fut le dernier propriétaire connu ; celle-ci a dû vendre à EDF les constructions et les terres situées sous le niveau 429 NGF pour permettre la retenue d’eau, tout en conservant les terres situées au-dessus de ce niveau, où EDF a fait reconstruire, à ses frais, les vestiges du portail d’entrée. La chartreuse est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 15 juillet 1927 au titre de l’architecture du XVIIIe siècle, puis, en 1971, le portail et les pavillons latéraux ont fait l’objet d’une protection et ont été sauvés hors d’eau pour être reconstruits sur une plateforme dominant l’ancien site. Aujourd’hui, il ne subsiste que le portail et les pavillons d’entrée, soigneusement démontés puis remontés au-dessus du niveau du lac ; cette reconstruction a été financée par EDF, grâce à l’acharnement de la dernière propriétaire, madame Olga Michon du Marais, épouse Joly Lyautey de Colombe. Le site immergé, correspondant à la berge la plus basse de l’Ain à la cote 370 NGF, se trouve entre 45 et 70 mètres sous le niveau 429 NGF des plus hautes eaux de la retenue et n’est accessible qu’à des plongeurs expérimentés en raison de l’obscurité totale et d’une température de l’eau variant de 2 °C en hiver à 8 °C en été. Le 24 mai 2008, la société vigneronne Henri Maire a immergé volontairement 276 bouteilles, dont du vin jaune d’Arbois, dans les ruines afin d’étudier l’évolution de leur contenu dans des conditions de pression supérieure à 6 bars, d’eau froide et obscure et de teneur en oxygène inférieure à 8 mg/litre ; une caisse de vingt-quatre bouteilles sera remontée tous les vingt ans pour observer leur vieillissement en parallèle avec des bouteilles conservées en cave. Les principales études et publications sur la chartreuse comprennent notamment l’ouvrage de René Tournier publié par Électricité de France en 1968, ainsi que des travaux de Jean-Luc Mordefroid sur les chartreuses du massif jurassien (1995) et sur les chartreuses en Franche-Comté (1984).

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