Château (donjon et ruines) dans la Sarthe

Château (donjon et ruines)

  • 72290 Ballon-Saint Mars
Château donjon et ruines
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Château donjon et ruines
Crédit photo : Mv287 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Château (donjon et ruines) : classement par arrêté du 9 février 1923

Origine et histoire

Le château de Ballon se situe sur le territoire de l'ancienne commune de Ballon, aujourd'hui intégrée à Ballon-Saint Mars, dans la Sarthe, en région Pays de la Loire. Bâti en position dominante sur un éperon rocheux à la pointe d'un plateau surplombant le Saosnois, il contrôlait la route de Mamers. Le donjon et les ruines du château sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du 9 février 1923.

Le site est mentionné dès le début du XIe siècle et aurait été élevé par Robert Ier de Bellême comme point d’appui contre les comtes du Maine. Le château fut donné par Richard II de Normandie en dot d’une de ses filles, mariée à Mauger, et devint rapidement l’objet de convoitises normandes. Il subit une vingtaine de sièges au XIe siècle et fut successivement occupé, entre autres, par Herbert Éveille-Chien en 1031, par Guillaume de Normandie en 1064 et par Robert II de Bellême en 1080 (1098 ?), qui le fit reconstruire à son emplacement actuel. En 1089 Hélie de la Flèche s’empara de Ballon et ravagea les environs. À partir du XIIe siècle la seigneurie passa à la famille de Chaources qui la conserva pendant deux cents ans, sous influence anglo-normande. Philippe Auguste intervint pour limiter l’hégémonie des Plantagenêts : il s’empara de Ballon en 1189 puis en 1199, fit brûler et démanteler la forteresse avant de la faire reconstruire et d’y placer Hugues de Beauçais.

Pendant la guerre de Cent Ans la forteresse connut de nombreux sièges. En 1361 le chevalier anglais Robert Le Mareschal assiégea et pilla les environs ; les Français reprirent ensuite Ballon et y placèrent Jean de Laval, dit Jean de Ballon. Les Anglais revinrent en 1392, puis la terre passa, par testament de Jeanne de Beauçay en 1394, à Olivier de Prez qui en prit possession en 1402. Ballon fut encore pris par les Anglais en 1417 et 1419, puis repris après dix jours de siège le 14 septembre 1421 par une armée commandée par le duc d’Aumale et le maréchal de La Fayette, avec une participation possible d’Ambroise de Loré. En 1434 les Anglais revinrent, s’emparèrent de la ville et rasèrent la forteresse. Après ces troubles, Renée de Maillé, dame de Ballon, épousa Jacques de Surgère en 1452 ; celui-ci entreprit à partir de 1469 la reconstruction du donjon et des parties incendiées, travaux achevés par Jeannot d’Iynurse en 1505.

L’ensemble se présente aujourd’hui comme une enceinte de plan triangulaire arrondi d’environ soixante mètres de côté, flanquée de tours arasées et ceinte d’un fossé. Un imposant donjon oblong du XVe siècle s’élève à la pointe occidentale ; le logis, en forme de fer à cheval, est protégé par des murs épais de deux mètres, fortement remaniés au XVe siècle. La porte du pont-levis, d’origine XIIIe siècle, a été transformée au XVIe siècle. La tour principale, sur quatre étages, est couronnée d’une galerie supérieure à mâchicoulis ultérieurement percée de larges baies ; la façade orientale donnant sur la cour porte des fenêtres à traverses sculptées à la fin du XVe siècle et les murs conservent les vestiges d’une bretèche.

Les aménagements réalisés à la fin du Moyen Âge traduisent un glissement vers un usage plus résidentiel et symbolique du château : larges fenêtres à croisées et décors sculptés indiquent un souci de confort et d’apparat, tandis que certaines ouvertures défensives, comme de longues archères, semblent relever autant de la symbolique que d’une efficacité militaire réelle face à l’artillerie. Les tours, souvent érigées comme signes de prestige, présentent peu de dispositifs défensifs sophistiqués ; la tour carrée du logis comporte de petites pièces éclairées par des ouvertures chanfreinées, un escalier en vis de pierre et se termine par une flèche d’ardoise et une partie polygonale dotée d’une bretèche dont la fonction militaire effective fait l’objet d’interrogations. Un souterrain long de 300 mètres mettrait en communication la motte féodale avec une maison de la ville dite « Auberge de la Tête Noire ».

Le jardin du donjon a été créé à partir des années 1960 par Jean Guéroult et est labellisé Jardin remarquable. Il se compose de cinq ensembles complémentaires : l’allée des Tilleuls, bordée de massifs rectangulaires de vivaces et d’arbustes et d’une allée de topiaires composée d’une trentaine de buis, avec des collections de viburnums et plusieurs arbres remarquables tels que Parrotia persica, Cryptomeria japonica, Cistus laurifolia, Kolkwitzia amabilis, Nothofagus antarctica, Zelkova carpinifolia, Cistus skanbergii, Gleditsia triacanthos et Liriodendron tulipifera ; la cour des Lions, qui doit son nom aux deux lions de pierre près du pont-levis et dont le pourtour accueille un parterre pavé planté de céanothes, d’ormes nains et d’une Broussonetia papyrifera ; le jardin clos médiéval, inscrit au pied de remparts datant du XIIe siècle et divisé en trois parties — le jardin du puits avec des motifs géométriques de buis et le puits profond de 45 mètres, le jardin du milieu d’inspiration Renaissance avec roses anciennes, plantes aromatiques et médicinales et plantes tinctoriales comme la garance rouge, et le jardin du Saint-Esprit aménagé autour des ruines de la chapelle ; la motte panoramique, accessible par deux chemins et plantée d’un verger d’arbres fruitiers botaniques offrant une vue sur le Saosnois et les forêts du parc Normandie-Maine, dont la descente mène au Champ de l’Écho et à la roseraie ; enfin la roseraie proprement dite, composée de sept massifs triangulaires présentant une centaine de variétés de roses anciennes, dont quarante remontantes, accompagnées d’arbres fruitiers botaniques, de clématites et d’une collection de pivoines, avec au centre des sphères supportant rosiers et clématites, et des essences remarquables comme Parrotia persica, Davidia involucrata et Ginkgo biloba, tandis qu’un mur de roses de 80 mètres et une allée de cornouillers bordent le champ.

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