Château d'Estours à Crêches-sur-Saône en Saône-et-Loire

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Maison forte

Château d'Estours

  • 2-186 Rue d'Estours
  • 71680 Crêches-sur-Saône
Château dEstours
Château dEstours
Crédit photo : PHILDIC - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et les toitures des ailes nord et ouest ; tour dans l'angle du XVe siècle avec son escalier en vis ; les deux escaliers du XVIIIe siècle de l'aile ouest ; oratoire voûté, cheminée de la salle à manger et de la grande salle au rez-de-chaussée de l'aile ouest ; oratoire voûté, chambre numéro 3 avec sa cheminée et son décor, les cheminées des chambres numéros 1, 2, 4 et 5 au premier étage de l'aile ouest ; douves et pont d'accès (cad. B 437, 438) : inscription par arrêté du 5 décembre 1984 (abrogé) ; Le château d’Estours en totalité, y compris le pont dormant, les douves et le sol d’assise foncière correspondant à la parcelle n°146, figurant au cadastre AE : inscription par arrêté du 21 juin 2018.

Origine et histoire du Château d'Estours

Le château d'Estours est une ancienne maison forte du XIVe siècle située à Crêches-sur-Saône (Saône-et-Loire, Bourgogne-Franche-Comté). Il a d'abord fait l'objet d'une inscription partielle au titre des monuments historiques par arrêté du 5 décembre 1984, inscription remplacée en 2018 par une protection étendue au château. Sont inscrits les façades et toitures des ailes nord et ouest, la tour d'angle du XVe siècle avec son escalier en vis, les deux escaliers du XVIIIe siècle de l'aile ouest, l'oratoire voûté, la cheminée de la salle à manger et celle de la grande salle au rez-de-chaussée de l'aile ouest, la chambre n°3 avec sa cheminée et son décor ainsi que les cheminées des chambres n°1, 2, 4 et 5 au premier étage de l'aile ouest, enfin les douves et le pont d'accès. Le château se situe au sud-est du village, entre les deux bras d'un ruisseau.

Les armes des familles Nanton et Damas y sont attestées. Au XVe siècle les premiers seigneurs connus sont Duran et Renaud de Feurs, d'origine lyonnaise ; leurs descendants conservent le fief jusqu'en 1561 malgré des rivalités avec les habitants de Mâcon pour l'exercice du droit de guet et de garde. Entre 1437 et 1443, les Écorcheurs parviennent à s'introduire et à se maintenir au château malgré une garnison mâconnaise de douze hommes, et en 1479 les milices mâconnaises pillent et brûlent la place pour se venger d'une reddition aux troupes royales jugée trop hâtive. Une reconstruction partielle a lieu à la fin du XVe siècle. En 1609 la seigneurie passe à Charles Damas, après François de Nanton, époux de Philiberte de Feurs. Au XVIIe siècle le domaine échut à des fermiers qui l'abandonnèrent ; en 1713 il fut acquis par Louis Durret, chevalier forézien, et des réparations et transformations furent réalisées en 1725 par l'architecte lyonnais Michel-Ange Caristie à sa demande. Le propriétaire Louis Charrier de La Roche, alors évêque de Versailles, meurt en 1827 ; ses héritiers vendent le château en 1842 et Émile Devienne l'achète en 1845. Entre 1870 et 1871, Émile Devienne fait démolir l'aile sud, faisant disparaître les traces d'une ancienne entrée obstruée et la chapelle attestée dès le XVIe siècle. En 1974, Jean Melinand acquiert le château et entreprend lui-même la restauration.

Le château occupe un quadrilatère irrégulier entouré de douves en eau ; seules subsistent les ailes nord et ouest. L'aile nord est flanquée à ses deux extrémités de tours carrées demi-hors-œuvre, plus élevées d'un demi-étage, et une fausse braie la sépare des douves ; la porte charretière s'ouvre sous la tour nord et est précédée d'un pont de pierre, le passage débouchant dans la cour à côté d'une tour hexagonale adossée à la façade sud du logis. L'aile ouest associe deux bâtiments en enfilade : un grand bâtiment rectangulaire à un étage carré, vraisemblablement construit au XVe siècle sur des bases plus anciennes et remanié par la suite, et un bâtiment plus étroit dont le rez-de-chaussée abrite des communs ; l'un des angles extérieurs du bâtiment principal est défendu par une échauguette circulaire récemment restaurée. À l'extrémité sud de l'aile ouest se dresse une grosse tour ronde, peut-être le donjon primitif, dont les murs ont 1,40 mètre à la base, et dans l'angle formé par les deux ailes se trouve une haute tour d'escalier hexagonale. Le château est une propriété privée et ne se visite pas.

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