Château d'If à Marseille 1er dans les Bouches-du-Rhône

Patrimoine classé Patrimoine défensif Citadelles

Château d'If

  • Iles du Frioule
  • 13001 Marseille
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Château dIf
Crédit photo : Jean-Marc Rosierhttp://www.cjrosier.com - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

1ère moitié XVIe siècle

Patrimoine classé

Le château et le mur d'escarpe entourant l'îlot : classement par arrêté du 7 juillet 1926 ; Les parties suivantes du Château d'If telles que délimitées en bleu sur le plan annexé à l'arrêté : débarcadère et quai nord, débarcadère et accès sud ménagé dans la roche, ensemble des sols à l'intérieur de l'enceinte y compris les aménagements militaires des deux guerres mondiales qu'ils supportent (batteries allemandes, murs parados), ancien logement du gouverneur (dit bâtiment Vauban) en totalité avec ses terrasses et sa citerne, jardin du logement du gouverneur avec son mur de clôture, anciennes casernes adossées au rempart nord et réaménagées pour l'accueil et la restauration du public, citerne "neuve", situées île d'If, archipel du Frioul, figurant au cadastre sur la parcelle 831 A6 : inscription par arrêté du 6 août 2021

Origine et histoire du Château d'If

Le château d'If est une forteresse française édifiée sur l'îlot d'If, au centre de la rade de Marseille, sur ordre de François Ier à la fin du premier quart du XVIe siècle. Construit entre 1529 et 1531, il occupe une position stratégique en avant du port et devait défendre la ville contre les flottes ennemies et les incursions de pirates. De plan carré, le fort mesure 28 mètres de côté et s'élève sur trois étages, flanqué de trois tours cylindriques casematées pourvues de larges embrasures ; le reste de l'îlot, d'environ trois hectares, est ceint d'une enceinte bastionnée et de plates‑formes d'artillerie surplombant les falaises. Conçu à l'époque de transition entre les fortifications médiévales et les systèmes adaptés à l'artillerie moderne, il combine des éléments traditionnels — murs épais, tours rondes — et des innovations comme des casemates et des embrasures destinées au tir à feu. Le château a servi de place militaire et de prison d'État pendant près de quatre siècles, accueillant notamment des détenus célèbres et des prisonniers politiques. L'œuvre d'Alexandre Dumas, Le Comte de Monte‑Cristo, a définitivement ancré le fort dans l'imaginaire en y situant les cachots d'Edmond Dantès et de l'abbé Faria, contribuant à sa popularité touristique. L'îlot d'If fait partie de l'archipel du Frioul, à environ 4 km au large de Marseille, et se situe à l'est des deux îles principales, Pomègues et Ratonneau ; l'ensemble de l'archipel atteint quelque 200 hectares. Le nom "If" n'est pas lié à l'arbre mais dériverait, selon Frédéric Mistral, du bas latin Iphium et du grec Hypea signifiant « île inférieure », bien que l'étymologie reste discutée et que la cartographie médiévale donne des formes variées. Géologiquement proche des calanques, l'archipel présente des falaises de calcaire blanc urgonien ; sur l'îlot d'If, le château et ses remparts occupent presque toute la surface, mais on y compte néanmoins près de 400 espèces végétales et une avifaune importante, notamment des goélands et d'autres oiseaux protégés. Deux petits reptiles, le lézard sicilien et le phyllodactyle d'Europe, y trouvent également refuge, et la végétation reste rabougrie en raison d'un climat très sec et de vents fréquents; pins d'Alep, figuier sauvage, lentisques et plantes halophiles composent la flore locale. Selon les historiens, une nef portugaise fit escale à l'îlot en janvier 1516 pour y débarquer le rhinocéros offert par Manuel Ier de Portugal au pape, événement qui aurait fait prendre conscience à François Ier de la fragilité des défenses côtières. Le chantier du château débuta en avril 1529 et la première garnison, avec son gouverneur, était en place dès 1531 ; l'édifice a ensuite connu des aménagements et des surélévations, notamment des travaux florentins à la fin du XVIe siècle et des interventions d'ingénieurs aux XVIIe et XVIIIe siècles. Vauban, chargé de moderniser l'ouvrage, critiqua certains travaux antérieurs et recommanda l'ajout d'une quatrième tour et l'aménagement de batteries côtières basses pour permettre des tirs plus efficaces à ras de l'eau ; il fit aussi construire une caserne pour améliorer le logement des soldats. La disposition des tours et des courtines, la présence de casemates et de larges embrasures illustraient la volonté d'adapter la fortification au tir d'artillerie, même si l'élévation du fort limita parfois l'efficacité des canons en tir plongeant. À partir du XVIe siècle, le château fut progressivement utilisé comme prison d'exception ; les premiers détenus connus furent enfermés en novembre 1540 et la forteresse devint une prison d'État marquante, comparée à une « bastille des mers ». Les conditions d'incarcération variaient selon les moyens des détenus : les plus pauvres croupissaient dans des cellules collectives humides et sur de la paille, tandis que des prisonniers fortunés pouvaient louer des « chambres passables » au premier étage, mieux aménagées et dotées parfois d'une cheminée. Les graffiti gravés par les détenus constituent un témoignage visuel des occupants depuis le XVIe siècle, et certaines inscriptions commandées ou autorisées en 1848 transforment une partie de la cour en mémorial des vaincus de juin. Le château accueillit des prisonniers célèbres ou notables, parmi lesquels Mirabeau, des conjurés de Cadoudal, des responsables de la peste de 1720, ainsi que des internés politiques du XIXe siècle ; le corps du général Kléber y demeura également de 1801 à 1814. Après la guerre de 1870 la forteresse perdit progressivement son rôle militaire et pénitentiaire ; classé monument historique le 7 juillet 1926, il devint un lieu de visite dont l'aménagement muséographique s'est développé au XIXe siècle et s'est accru au XXe siècle. Le site a été transféré de la propriété de l'armée au ministère de la Culture en 1970, géré par le CEN PACA à partir de 1975, puis confié au Centre des monuments nationaux en 1994 ; le quai d'accostage des navettes a été réaménagé en 2015 pour faciliter les dessertes depuis le Vieux‑Port. Intégré au parc national des Calanques depuis 2012, entretenu et ouvert au public par le Centre des monuments nationaux, le château d'If est aujourd'hui le monument payant le plus visité de Marseille avec environ 100 000 visiteurs annuels. Le château a aussi inspiré le cinéma et la télévision, servant de décor à des adaptations du Comte de Monte‑Cristo et à d'autres productions, renforçant son image dans la culture populaire.

Liens externes