Origine et histoire du Château d'Olivet
Le château d'Olivet est une motte castrale en terre et bois dont les vestiges se dressent dans la forêt de Grimbosq, sur la commune de Grimbosq (Calvados, Normandie). Les sources et les fouilles situent son occupation aux XIe et XIIe siècles. Le site, inscrit au titre des monuments historiques, occupe l'extrémité d'un éperon rocheux dominant l'Orne, entre les ruisseaux du Coupe-Gorge et de la Grande Vallée. Il se trouve dans le massif du Cinglais, à proximité de la campagne de Mutrécy, et présentait un intérêt stratégique pour le contrôle du franchissement du fleuve.
La motte appartenait à la famille Taisson : Erneis Taisson y est attesté comme propriétaire, fils cadet de Raoul Taisson dit l'Angevin, venu d'Anjou par donation du duc de Normandie. Erneis était en conflit avec son frère aîné Raoul II Taisson, seigneur de Mutrécy et de Thury-Harcourt ; Raoul II se joignit en 1046 aux barons révoltés contre le duc Guillaume dit le Bastard, mais, selon Wace, rallia le duc lors de la bataille de Val-ès-Dunes en 1047. L'occupation du château décline au XIIe siècle, la basse-cour sud étant abandonnée au milieu du XIIIe siècle. Au XIVe siècle, le domaine d'Olivet est érigé en baronnie par la famille de Tournebu. En 1606, une fille de Pierre d'Harcourt épouse un membre de la famille de La Marzelière, qui prend ensuite le titre de châtelain d'Olivet ; le château est alors abandonné mais le site conserve une importance symbolique jusqu'au XVIIe siècle.
Les fouilles menées de 1975 à 1978 sous la direction de Michel de Boüard et Joseph Decaëns ont mis en évidence une motte centrale et deux basses-cours, une étroite au nord à l'extrémité de l'éperon et une plus vaste au sud, toutes cernées par un fossé. L'étude archéologique révèle aussi une tentative de défrichement destinée à permettre l'exploitation des terres par les habitants du village voisin. La fortification se compose d'une motte supportant une tour-beffroi de guet, d'une basse-cour nord « noble » avec bâtiments sur soubassement de pierre abritant notamment le logis seigneurial, la cuisine et la chapelle Saint-André-d'Olivet, et d'une basse-cour sud « utilitaire » où se trouvaient une forge et probablement une écurie. Les fouilles ont livré des objets évoquant une présence aristocratique et la vie quotidienne : éperons, pointes de flèches, pions de trictrac et hochets d'enfant en poterie vernissée. À l'issue des recherches, des travaux de sauvegarde ont consolidé des murs en pierre sèche et replacé des pièces de bois aux emplacements de l'ossature intérieure du logis seigneurial ; un panneau explicatif et une table d'orientation facilitent la lecture du site.
Les vestiges sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 21 juillet 1988. Le site, implanté dans une forêt aménagée pour les loisirs, est librement accessible toute l'année depuis le parking du Chêne Guillot, situé à quelques centaines de mètres sur la RD 257.