Origine et histoire du Château d'Oyez
Le château d'Oyez, situé au village de Bellac sur la commune de Saint-Simon dans le Cantal, regroupe les vestiges d'une motte féodale et d'un manoir seigneurial longtemps appelé La Salle. Sur la partie haute du site subsistent les restes d'une ancienne motte qui surplombait le village et des travées de deux enceintes ; ce château contrôlait le passage dans la vallée de la Jordanne. Un peu au‑dessus de la route, le manoir présente un corps de logis rectangulaire flanqué d'une grosse tour circulaire à l'angle nord‑est, d'une échauguette octogonale à l'angle sud‑est et d'une tourelle à pans coupés sur la façade ouest, qui comporte une porte datant du XVIe siècle. Des décors sculptés ornent les entourages des fenêtres et le décor intérieur possède un caractère artistique rare dans les campagnes de Haute‑Auvergne. Un bâtiment rectangulaire, destiné aux communs, a été ajouté au nord du château à une époque postérieure.
Le château existait au XIVe siècle et porte le nom de ses seigneurs. Une famille d'Oyez est attestée dans la région au XVe siècle. Par la suite, la seigneurie passa aux La Roque : Antoine de La Roque fut seigneur d'Oyez et Pierre de La Roque, également seigneur d'Oyez, épousa Gaillarde de Caissac, dame de Niossel et d'Oyez, fille de Raymond, seigneur de Sedaiges et de Messac, et de Marguerite de Rozières. Au milieu du XVIe siècle, le château fut partiellement reconstruit par Guillaume Cambefort, conseiller au présidial d'Aurillac, qui avait épousé le 13 septembre 1543 Marguerite de La Roque, héritière de Roquenatou en 1579.
À la fin du XVIIIe siècle, la propriété revint à la famille Peytavi, dont une branche prit le nom de La Salle. Antoine Peytavi, avocat né à La Salle, épousa Marie‑Anne Clary (1737‑1812), fille de Joseph Clary dit de La Bourgade (1708‑1787) et de Catherine Robbert‑Lablanche ; ils eurent un fils, Jean‑Pierre Peytavi, devenu prêtre, et une fille, Marie‑Thérèse Peytavi de La Salle (1765‑1804), qui épousa en 1781 Jean‑Pierre Lespinats de Boussac. Leur descendance comprit Marie‑Thérèse Lespinats de Boussac (1785‑1857), qui épousa Louis Bessière ; leur fille Marie‑Marguerite Bessière (née en 1809) épousa en 1824 Louis Delzangles (1795). Le château passa ensuite dans la famille Delzangles, qui fournit un maire à Saint‑Simon.
Les façades et les toitures du château sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 22 novembre 1972. Des visites sont organisées en juillet et en août et des expositions artistiques y sont accueillies.