Château de Bourlémont à Frebécourt dans les Vosges

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Bourlémont

  • Bourlemont
  • 88630 Frebécourt
Château de Bourlémont
Château de Bourlémont
Château de Bourlémont
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Château de Bourlémont
Château de Bourlémont
Crédit photo : Cjulien21 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIe siècle, XIIe siècle, XIIIe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures de l'ensemble des bâtiments ; chapelle ; plafond à la française du salon du premier étage (cad. AB 297) : inscription par arrêté du 15 juin 1977

Origine et histoire du Château de Bourlémont

Le château de Bourlémont est un château médiéval situé à Frébécourt, dans l'ouest du département des Vosges, en région Grand Est. Il occupe un promontoire isolé culminant à 400 mètres, au-dessus du confluent de la Meuse et de la Saônelle, et domine le val de Meuse ainsi que le village de Frébécourt ; il se trouve à cinq kilomètres au nord de Neufchâteau et offre, vers le nord, une perspective sur la basilique du Bois-Chenu à Domrémy-la-Pucelle.

Un premier ouvrage fortifié fut élevé par les évêques de Toul au XIIe siècle pour répondre à la fortification de Neufchâteau ; il s'agissait alors d'un quadrilatère de petite taille hébergeant une garnison commandée par des membres de la famille de Brixey, laquelle prit rapidement le nom de la seigneurie. La physionomie actuelle du château remonte au XIIIe siècle, époque où Joffroy de Bourlémont, de retour de Terre sainte, fit reconstruire la demeure familiale et édifier notamment les grosses tours rondes visibles aujourd'hui. Joffroy et son épouse Sibille fondèrent la Maison-Dieu de Gerbonvaux ; au cours du XIIIe siècle le château n'accueillait qu'une garnison réduite.

La lignée masculine des Bourlémont s'éteignit en 1412 et la seigneurie passa par héritage aux barons d'Anglure, qui remanièrent et aménagèrent le site pendant plus de trois siècles. À la fin du XVe et au début du XVIe siècle furent construits le logis à deux étages donnant sur la cour, la chapelle Saint-Vincent en style gothique flamboyant et une aile sud ; plus tard, au cours des guerres de Religion, la base des tours et des murs d'enceinte de la façade vers la vallée fut percée de meurtrières pour le tir de pièces d'artillerie. Au XVIIe siècle, en pleine guerre de Trente Ans, le château fut sommé d'être remis en état de défense sans toutefois connaître de combat notable.

En 1732 la propriété passa à la maison de Bauffremont, qui la laissa quelque temps à l'abandon avant sa vente en 1769 au marquis d'Alsace de Hénin-Liétard ; celui-ci entreprit des travaux de rénovation, interrompus par la Révolution. Aux XIXe et XIXe-XXe siècles les descendants transformèrent l'ancienne forteresse en château d'agrément, aménagèrent un parc à l'anglaise confié au paysagiste Paul de Lavenne de Choulot, et ajoutèrent diverses dépendances ; une aile néo-Renaissance fut aussi construite sous le Second Empire, puis détruite dans les années 1950. Entre 1935 et 1937, la cour et les jardins furent profondément réaménagés sur commande de Jacques de Rohan-Chabot par le paysagiste Achille Duchêne, qui dessina un décor inspiré des jardins à la française avec parterres, buis taillés et tilleuls.

Les façades et toitures de l'ensemble des bâtiments, la chapelle Saint-Vincent et le plafond « à la française » du salon du premier étage font l'objet d'une inscription à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Le château a changé de propriétaire en janvier 2024 et des travaux de réhabilitation sont en cours pour accueillir des chambres et des réceptions à partir de 2025 ; depuis août 2024 le lieu accueille également des manifestations publiques (soirées aux chandelles, Halloween) et le programme d'événements se poursuivra en 2025. Depuis l'été 2021 sont ouverts à la visite le parc paysager, le jardin à la française et la chapelle castrale, alors que précédemment l'accès se limitait parfois aux Journées européennes du patrimoine.

Sur son front est, le château conserve un aspect résolument féodal, marqué par quatre tours rondes coiffées de toits « en poivrières » — vestiges d'un dispositif défensif plus dense aux XIVe siècle — tandis que du côté intérieur s'adossent les corps de logis du XVIe siècle bordant une cour et une aile sud munie d'une galerie en arcades. L'intérieur reflète la superposition d'époques : certains salons conservent leurs plafonds d'origine et la chapelle Saint-Vincent, gothique, abrite plusieurs tombeaux seigneuriaux.

Le parc, œuvre de Choulot, combine prairies et bosquets reliés par des allées qui ménagent des perspectives sur le château et le paysage ; la forêt y a été repoussée et de nouvelles essences introduites. En contrebas de la façade est se trouvait un grand parterre de fleurs et deux serres chauffées, dont une seule subsiste, attestée comme une des premières « hollandaises » installées en France. Le domaine comprend encore des dépendances anciennes — bergerie, écuries, château d'eau, chalet — et la source dite de la Samaritaine.

Liens externes